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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

17 octobre 2014 5 17 /10 /octobre /2014 12:49

MANIFESTATION DE  LA  CONSCIENCE AUX DIFFÉRENTS AGES DE L'ENFANT.

 

La conscience est d'abord un instinct divin.

 

Ce pouvoir que Dieu donne à l'homme de juger du bien et du mal — la conscience morale, avant de se manifester par un jugement, existe chez l'en­fant à titre de sentiment; avant même, chez le petit enfant, elle est, à titre d'instinct. Elle se manifeste comme une étincelle de la raison divine.

 

Le premier éveil de la conscience.

 

Le tout petit, avant même de savoir parler, suit sur le visage de sa mère l'expression de la satisfac­tion ou du mécontentement, et sa petite figure se contracte, ses pleurs, bien vite, se mettent à couler s'il voit sa maman «fâchée». Un sourire d'elle suffit pour ramener la sérénité et le sourire sur son propre visage. — Un peu plus tard, dès qu'il com­prend non plus seulement les expressions du visage mais les paroles qu'on lui adresse, il est malheureux, et pleure si on lui dit qu'il est « vilain » ; tout joyeux et riant si on lui affirme qu'il est « mignon ». Aucune autre punition; aucune autre récompense. Seulement lui importe d'être « d'accord » avec sa maman, de n'en être pas séparé par quelque chose qui ne vient pas d'elle, d'être comme elle, avec elle. Il y a là une sorte de comparaison toute spontanée entre elle et lui. Et sa maman est la personne qui incarne pour lui tout bien et tout mal. Se comparer à elle, vouloir être semblable à elle, l'imiter, c'est pour lui avoir la vague notion d'un idéal et sentir qu'il faut s'y conformer; c'est avoir r'instinct d'un idéal à réaliser.

 

A mesure que l'enfant grandit et 'qu'il achève de se détacher de sa mère, il imite non seulement la maman mais le papa. Bien faire, c'est pour lui faire comme ses parents. C'est faire ce qu'ils font... quand c'est possible. Mais il comprend vite que ce n'est pas toujours possible. Alors, bien faire, c'est faire ce qu'ils veulent. L'obéissance est pour l'enfant la première   manifestation   voulue   de   la   conscience morale.

 

L'enfant agit par sentiment   moral.

 

D'autre part, dès qu'il a conscience d'agir par lui-même, l'enfant veut être « gentil » ; il a souci de sa beauté morale comme de sa beauté physique. Le sentiment s'est développé: l'enfant agit alors pour plaire à ses parents.

 

L'aîné a à cœur d'aider la maman auprès des plus jeunes. L'enfant qui a un petit frère ou une petite sœur se croit « grand » et, à ce titre, il accepte de sacrifier ses jeux pour s'occuper du « petit » ; il s'y oblige lui-même avec plaisir. Un enfant, à tout âge, se croit obligé de consoler ses parents dans la peine; de les aider s'il les voit occupés à quelque travail pénible. L'enfant agit pour plaire à ses parents; mais, leur plaire, c'est pour lui bien faire. Il y a donc là manifestation du sentiment moral.

 

L'enfant   agit  par devoir.

 

Quand la raison est formée, elle domine l'instinct et le sentiment; elle les dirige, et nous voyons l'en­fant agir non plus seulement par instinct, non plus même pour obéir à ses parents et leur faire plaisir, mais par sens du devoir.

 

Un jeune garçon d'une douzaine d'années auquel on faisait force compliments de son travail et de ses succès au lycée s'en montrait fort agacé. Comme on lui demandait la raison de son «humeur», il répondit que ces compliments l'agaçaient parce qu'ils n'étaient pas justes. Il travaillait en classe par­ce que c'était son devoir professionnel d'y travailler, et rien de plus. Chacun avait son devoir profes­sionnel et l'accomplissait sans que personne son­geât à l'en féliciter. On n'avait donc pas à lui adres­ser sans cesse des compliments.

 

Chez cet enfant, le sens du devoir était formé; l'idée d'une obligation morale était désormais pour lui consciente et réfléchie.

 

Ainsi, nous voyons la conscience s'éveiller sous forme d'instinct dès la première enfance; se préci­ser avec le développement de l'intelligence et du cœur: devenir acceptation de l'obéissance aux pa­rents, sentiment moral, sens du devoir — c'est-à-dire reconnaissance d'une obligation morale à la­quelle l'homme doit se soumettre.

Certes, l'enfant, assujetti au péché originel, ap­porte en naissant des instincts mauvais, des tendan­ces à mal faire. Mais, en l'être humain qui vient au monde est aussi l'instinct du bien — instinct qui se transforme à la lumière de la raison grandissante, et bientôt parle en lui comme un juge du bien et du mal. C'est la conscience. Elle lui dit: «tu es libre de mal faire, mais tu dois bien faire parce que Dieu t'a doué de raison et de volonté, non pour le mal mais pour le bien ».

 

Cette transformation, c'est l'éducation qui l'opère. Ce sont les parents — tout d'abord et essentielle­ment — qui permettent l'éclosion puis l'épanouis­sement de la conscience morale en leurs enfants.

 

A SUIVRE

 

Extrait de : L’ÉVEIL de la CONSCIENCE.  Mme Laure Lefay-Alaux  (1939)

 

Elogofioupiou.over-blog.com

 

 

 

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