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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

27 décembre 2014 6 27 /12 /décembre /2014 12:30

(A).     LE   TÉMOIGNAGE   DE   L'ÉCRITURE

Dès le troisième chapitre de la Genèse, le démon apparaît sur la scène du monde. L'auteur sacré nous le présente sous la forme d'un serpent ; un serpent trompeur et menteur, qui tente Ève, l'incite à l'envie, à la désobéissance et la fait tomber dans le péché, entraînant, par là même, la malédiction sur 'a terre et tout ce qu'elle contient.

 

En général l'Ancien Testament ne fait que peu allusion à 1’action du démon. C'est ainsi, par exemple, qu'Isaïe interpelle ce dernier par ces mots : « Com­ment es-tu tombé du ciel, astre brillant, Fils de 1’aurore ? Comment es-tu renversé par terre, Toi le destructeur des nations ? »(Isaïe XIV,  12).

 

Ces derniers mots, notons-le en passant, mettent en relief le rôle social de Satan. Et le livre de la Sagesse nous dit : « C'est par l'envie du diable que la mort est entrée dans le monde » précisant donc l'oeuvre de mort opérée par lui.  ( Sap.  II, 24.). Mais le Nouveau Testament nous montre  par contre de très nombreuses indications sur son action.

 

1. La lutte  engagée entre le Christ et Satan.

 

Nous assistons, comme en un film grandiose, à cette lutte, dès la tentation de Jésus-Christ dans le désert. Satan essaye d'obtenir la soumission du Christ : « Je vous donnerai tout cela, si tombant à mes pieds, vous m'adorez » (Matt. IV. 9.). Jésus rencontre par la suite le démon tout au long de sa route ; et saint Matthieu nous rapporte cette parole du Christ : « C'est par l'Esprit de Dieu que je chasse les dé­mons » (Matt. XII, 28.). Il s'agit vraiment d'une chasse, le Christ va à la poursuite de Satan, Il l'exclut et annihile son action. Saint Pierre affirmait de même : « Jésus de Nazareth allait de lieu en lieu, faisant du bien et guérissant tous ceux qui étaient sous l'empire du diable » (Acte.  X,  38.). Par sa mort, le Christ a définitivement vaincu le démon, saint Paul nous l'affirme catégoriquement :

 

«... Par sa mort, I1 réduisit à l'impuissance celui qui avait le pouvoir de la mort, à savoir le diable » (Hébr. II,  14.). Et saint Jean résume comme suit le rôle du Sauveur : « Voici pourquoi s'est manifesté le Fils de Dieu, pour détruire les œuvres du diable » (I Jean III,  8.).

 

Néanmoins, la victoire acquise par le Christ, ne l'est qu'en principe. De fait, Satan reste « Prince de ce Monde » et son Empire se prolonge dans ce monde par le péché. Le champ du Père reste livré aux attaques de l'ennemi, ainsi qu'il est dit : « Celui qui sème le bon grain, c'est le Fils de l'Homme, le champ c'est le monde ; le bon grain, ce sont les fils du royaume ; l'ivraie, les fils du Malin » (Matt.   XIII,   19.). De telle sorte que les Apôtres se trouvent à leur tour en face des armées diaboliques ; ils doivent livrer le même combat. Tel, saint Paul aux prises avec le mage Elymas, s'écrie : « Homme plein de toutes sortes de ruses et de fourberies, fils du diable, enne­mi de toute justice, ne cesseras-tu pas de pervertir les voies droites du Seigneur ?» (Acte.  XIII, 10.). Aujourd'hui, comme dans tous les temps, « la lumière (du Christ) luit dans les ténèbres » (Jean 15.), et le monde ignore et rejette la lumière.

 

2. Le règne de Satan.

 

Jésus, aux prises avec les perfidies des Pharisiens, les dénonce en ces termes : « Vous avez le diable pour père et vous voulez accomplir les désirs de votre père ; il est homicide depuis le commencement du monde et n'est point demeuré dans la vérité, parce qu'il n'y a point de vérité en lui. Lorsqu'il pro­fère le mensonge, il parle de son propre fonds, car il est menteur, et le père du mensonge » (Jean  VIII, 44.).

 

Telle est la manière d'agir du démon qui règne sur le monde. — Notre Seigneur l'appelle le « Prince de ce monde ». — Aussi, à la veille de sa Passion, avertit-il ses apôtres : « Je ne m'entretiendrai plus guère avec vous, car voici venir le Prince de ce monde » (Jean XIV, 30; lire encore Jean XII, 3l et XVI, 11.), indiquant par là que Judas — suppôt de Satan — approche.

 

Ce sont, en effet, les pécheurs qui sont les citoyens de ce Royaume : « Celui qui fait le péché, est du diable... Voici en quoi se manifestent les enfants de Dieu et les enfants du diable : quiconque ne fait pas la justice n'est pas de Dieu, ni celui qui n'aime pas son frère » (I Jean III, 8-10.).

 

Et l'on se souvient de l'aver­tissement solennel lancé par Pierre aux premiers chrétiens : « Veillez ; votre adversaire le diable, comme un lion rugissant, rôde autour de vous, cher­chant qui dévorer » (I Petr. V, 8.). Saint Paul fait écho à saint Pierre en disant : « Revêtez-vous de l'armure de Dieu, afin de pouvoir résister aux embûches du diable. Car nous n'avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les princes, contre les puissances, contre les dominateurs de ce monde de ténèbres, contre les esprits mauvais répandus dans l'air », (Ephes. VI, 11-12.).

 

Dès lors, on peut caractériser l'Empire satanique comme suit : Satan poursuit à travers le monde son oeuvre de mort — il est « homicide » — il suscite des obstacles aux prédicateurs de la vérité — car il est « menteur » — il persécute, il fomente l'ido­lâtrie, il répand le doute et souffle la révolte. Cet Empire s'étend sur le monde et son époque est le siècle présent.

 

Il faut bien noter avec le Père Prat que « le grand ennemi s'est ainsi créé un royaume, dans le but de faire échec au royaume de Dieu ».

 

« Saint Paul décrit tantôt Satan comme un seul personnage ou comme un être collectif représentant le pouvoir du mal ; tantôt, il le dissémine en une multitude d'esprits mauvais, habitant les sphères supérieures, les régions supra mondaines, les ténè­bres » (F. PRAT,  Théologie de saint Paul, II, p. 73.).

 

Un commentateur résume cette même idée comme suit : « L'idolâtrie est l'expression sociale de la do­mination de Satan parmi les hommes » (R. P. Durand, Évangile selon saint Jean, p. 350 (Coll. Kerbum Salutis).). En toute occasion, Satan veut tromper les hommes, en se déguisant en Dieu, en idole. « Satan se déguise en Ange de lumière » (II Cor. XI, 14.).

 

3. Les  trois concupiscences  du  monde.

 

Saint Jean nous montre le monde soumis, sous l'action diabolique à une triple concupiscence : « Car tout ce qui est dans le monde : la concupiscence de la chair, la concupiscence des yeux et l'orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais du monde » (I  Jean  II, 16.).

 

Si on aime le monde, tel quel, on aime aussi ses vices. La concupiscence de la chair est caractérisée par la soif de l'or et des matières précieuses ; elle fait amasser des fortunes qu on garde avec un soin jaloux. Elle fait « coller » à la terre. On trouvera en particulier dans le « capitalisme » d’aujourd'hui plusieurs mani­festations de cette concupiscence.

 

La concupiscence des yeux, est marquée par la soif des distractions et des amusements. On désire jouir et on se livre à la volupté. On use avec excès des choses charnelles. On découvrira souvent dans la littérature, le théâtre, le cinéma, l'appel de cette concupiscence. L'orgueil de la vie invite l'homme à paraître puissant, dominateur. Il fait vivre dans le faste et fait donner libre cours à toutes les ambitions. La soif de puissance, le désir d'hégémonie, le nationalisme, l'impérialisme, le totalitarisme sont tous des produits authentiques de cet orgueil de la vie.

 

Telles sont les trois armes préférées qu'utilise Satan pour corrompre la vie sociale (Lire  BOSSUET, Traité de la Concupiscence  (1694).). Saint Jean n'hésite pas à dire : « Le monde entier est plongé dans le mal » (1  Jean V, 19.).

 

4. La chute finale.

 

Malgré son astuce, sa ruse, sa force et ses succès provisoires Satan connaîtra au terme de son action terrestre une défaite retentissante. Toute l'armée diabolique et tous ses « suivants » finiront par une culbute gigantesque dans le feu éternel (Matt. XXV, 41.).

 

L'Apocalypse nous montre, en deux raccourcis im­pressionnants, cette venue du démon sur la terre pour tenter les hommes et pervertir le monde et ensuite son départ catastrophique et définitif, pour tomber dans la géhenne.

 

Voici la vision de saint Jean, con­templant l'entrée de Satan dans le champ de bataille terrestre : « Il fut précipité le grand dragon, le serpent ancien, il fut précipité sur la terre et ses anges furent précipités avec lui... et il alla faire la guerre au reste de ses enfants, à ceux qui observent les comman­dements de Dieu et qui gardent le commandement de Jésus » (Apoc. XII, 9.).

 

A la fin des temps, le départ du même Satan sera encore plus précipité. Saint Jean précise : «... et le diable, leur séducteur, fut jeté dans l'étang de feu et de soufre, où sont la bête et le faux prophète, et ils seront tourmentés jour et nuit aux siècles des siècles » (Apoc. XX, 9. ).

 

 

A SUIVRE

 

Extrait d’une brochure de M. Robert Kothen : L'ACTION SOCIALE DE SATAN

 

elogofioupiou.over-blog.com

 

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