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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

23 avril 2013 2 23 /04 /avril /2013 16:39

 

COMMENT SŒUR MARIE-MARTHE SUT RÉPONDRE AUX DÉSIRS DE JÉSUS

 

Remuée jusqu'aux plus intimes profondeurs de son être par de semblables révélations, notre chère Sœur s'en laissait imprégner tout entière.

 

Elle était éprise d'un tel amour pour les Plaies adorables du Sauveur, qu'il lui semblait « qu'elle allait les dévorer ». Son plus ardent désir était de susciter dans l'univers les sentiments d'amour et de recon­naissance qu'elles doivent inspirer, prête à donner sa vie pour l'extension d'un culte qu'elle voulait immense, passionné, sans limite !

 

Si, d'ailleurs, son ardeur se ralentissait, si les invocations se pressaient moins nombreuses sur ses lèvres, Jésus ne tardait pas à se présenter à elle dans l'état pitoyable où l'ont réduit nos iniquités et, montrant ses Plaies, lui faisait d'amoureux reproches : « Elles te regardent toujours, quand même tu les oublies, toi, qui devrais toujours les regarder...Tu dois t'appliquer à guérir mes blessures en contemplant mes Plaies. — Je te les ai déjà fait voir si souvent que cela devrait te suffire, mais non, il faut toujours que Je réveille ta ferveur. »

 

Ou encore : « Les inventions des bourreaux pour me faire souffrir, c'est moi qui les voulais. Je les voulais par amour pour vous et pour satisfaire à mon Père : tout se faisait par ma volonté !... — A présent, ma fille, je te ferai souffrir aussi, parce que je le veux. — Je désire et je veux que tu me dédommages des outrages que je reçois !... — Je te veux victime debout...Il faut élever vos cœurs et vous jeter dans mes Plaies. »

 

Se présentant à elle comme dans un tableau : « Il faut me copier », — suppliait-Il un jour, avec un accent d'indicible tendresse et d'ardent désir, — « il faut me copier !... Les peintres font des portraits à peu près conformes à l'original, mais ici, c'est Moi qui suis peintre et qui fais mon image en vous, si vous me regardez. »

 

Revenant sur cette même invitation, notre divin Sauveur lui enseignait un autre jour : « Ma fille, quand un peintre veut faire un tableau, il prépare d'abord la toile qui doit recevoir son pinceau. » — « Bon Maître, je ne sais pas ce que cela veut dire ? » interrogea-t-elle dans son extrême ignorance. Et Jésus dut expliquer que son âme était cette toile d'attente : « Ma fille, prépare-toi à recevoir tous les coups de pinceau que je voudrais te donner. »

 

Quelque temps plus tard, Il lui demandait : « Ma « fille, veux-tu être crucifiée avec moi, ou bien veux-tu être glorifiée ? » — « Ah ! Mon bon Jésus, j'aime mieux être crucifiée !... »

 

A ces mots Sœur Marie Marthe fut soudainement envahie par une grande appréhension et se mit à énumérer ses nombreux défauts, comme un obstacle aux grâces de Dieu : « Tes défauts, répliqua son tendre Maître, paraîtront tous au jour du Jugement, mais pour ta gloire !... Je reçois toutes tes actions et tes souffrances pour les pécheurs et pour les âmes du Purgatoire, mais il faut que tu demeures collée à mon Cœur, à mes Plaies, ne faisant qu'un avec moi... — Il ne faut  pas sortir de mon Cœur, car je ne pourrais plus me communiquer à toi. »

 

« Bon Maître, faites-moi le catéchisme», demanda-t-elle une fois, avec sa candeur et sa hardiesse d'enfant : « Viens dans ta demeure, mon épouse, » répond Jésus en lui montrant ses Plaies, viens « dans ta demeure : là tu trouveras tout !... Je serai ton prédicateur et je t'apprendrai à t'immoler pour moi et pour le prochain.

 

« Le Crucifix, voilà ton livre !... Toute la vraie science est dans l'étude de mes Plaies. Quand toutes mes créatures les étudieraient, toutes y trouveraient assez de lumières sans avoir besoin d'aucun livre. — Le livre de ma Passion est celui où tous mes Saints lisent et liront éternellement : c'est le seul que vous devez affectionner. »

 

« Quand vous puisez dans mes Plaies, lui confie encore Notre-Seigneur, vous soulagez le divin « Crucifié ! » — Puis s'adressant à saint François de Sales et lui montrant sa petite Privilégiée : « Voilà ton fruit ! Une de tes filles qui puise dans les trous sacrés pour donner aux âmes et apaiser ma Justice.

 

Notre Sœur, dévorée qu'elle était de l'amour de Dieu, profite de cet instant pour demander à notre bienheureux Père de lui obtenir d'aller bientôt, dans la Patrie, jouir du Bien souverain. Mais il répondit à ses supplications : « Ma fille, il faut faire ta tâche !...Nul ne peut entrer au Ciel avant d'avoir accompli sa tâche ici- bas. — Si tu venais ici, en voyant que ta tâche n'est pas faite, tu voudrais retourner sur la terre pour l'achever, considérant la gloire rendue au divin Maître, et combien tu apaises la Justice de Dieu si fort irritée... »

 

Ainsi, Sœur Marie Marthe était constamment soutenue, encouragée dans « sa tâche », selon l'expression qui revient sans cesse sur ses lèvres. Cette tâche, nous l'avons vu, c'était, en premier lieu, de faire valoir continuellement les mérites des saintes Plaies de Notre-Seigneur Jésus-Christ pour les besoins de l'Église militante et de l'Église souf­frante.

 

C'était ensuite de travailler à renouveler, dans les limites du possible, cette salutaire dévotion dans le monde entier.

 

La première partie la regardait personnellement : Notre-Seigneur l'y avait engagée par des promesses solennelles, anciennes déjà et rédigées par la main maternelle :

 

« Je, Sœur Marie Marthe Chambon, promets à Notre-Seigneur Jésus-Christ de m'offrir tous les matins à Dieu le Père, en union avec les divines Plaies de Jésus Crucifié, pour le salut du monde entier et pour le bien et la perfection de ma Communauté. — Je l'adorerai dans tous les cœurs qui le reçoivent dans la Sainte Eucharistie... Je le remercierai de ce qu'il veut bien venir dans tant de cœurs qui sont si peu préparés... — Je promets à Notre-Seigneur d'offrir toutes les dix minutes, avec le secours de sa grâce et en esprit d'obéissance, les divines Plaies de son Sacré Corps au Père Éternel..., d'unir toutes mes actions à ses saintes Plaies, selon les intentions de son Cœur adorable, pour le triomphe de la sainte Église, pour les pécheurs et les âmes du Purgatoire, pour tous les besoins de ma Communauté, ceux du Noviciat, du Pensionnat, et en expiation de toutes les fautes qui s'y commettent... Tout ceci, par amour, sans obligation de pécher.

 

L'invocation : « Père Éternel, je vous offre les Plaies de Notre-Seigneur Jésus-Christ, pour guérir celles de nos âmes », telle est la formule de cette offrande...

 

Sœur Marie Marthe avait promis « toutes les dix minutes », mais il ne se passait guère de moment dans la journée, où sa bouche ne la renouvelât, en y joignant la seconde invocation : « Mon Jésus, pardon et miséricorde, par les mérites de vos saintes Plaies. »

 

L'existence de notre chère Sœur devint ainsi une prière ininterrompue : L'union à Dieu, un silencieux recueillement se lisaient sur sa physionomie. En la voyant, on était frappé de ses yeux presque tou­jours fermés, de ses lèvres murmurant sans cesse une prière. Au chœur surtout, elle se perdait vrai­ment en Celui qui daignait se montrer aux yeux de son âme, comme un Père et un Ami.

 

Quant à la seconde partie de la « tâche », celle de réveiller dans les âmes la dévotion aux saintes Plaies, elle ne dépendait pas uniquement de la générosité héroïque de Sœur Marie Marthe...

 

Notre-Seigneur avait pris soin de lui en laisser entrevoir les longueurs et les difficultés : « Ton chemin, c'est de me faire connaître et aimer surtout dans l'avenir.

 

« Il faudra longtemps pour établir cette dévotion. »

 

Le voile de l'avenir semble bien s'être levé par­tiellement devant le regard de Sœur Marie Marthe dans une sorte de vision dont notre T. H. Mère Thérèse Eugénie Revel déplore, avec un sensible regret, l'obscurité : « Nous n'avons pu en savoir davantage sur la fin de cette vision et sur sa signification.* » * C'était le 29 août 1868. A cette époque, remarquons-le en passant, une Œuvre, commencée en 1843, poursuivait à Lyon ses progrès. Elle fut élevée au rang d'Archiconfrérie en 1875. C'est l'Archiconfrérie des Cinq Plaies, dont le siège était rue de l'Enfance, 65, Lyon.

 

 Sans entrer nous-mêmes dans le détail de ce récit, sans chercher une interprétation qui ne pourrait être que personnelle et, sans doute, fantaisiste, constatons simplement les faits réels :

 

Sœur Marie Marthe avait, avec l'aide de ses Supérieures, introduit la dévotion aux saintes Plaies dans la Communauté : c'était un premier pas.

 

De nombreux Monastères ont suivi cet exemple et adopté la dévotion : c'est un second pas.

 

La concession de 300 jours d'indulgence en faveur de toutes les Visitations du monde est un troisième pas.

 

Le quatrième pas date de la publication de cette brochure. Il se poursuit magnifiquement :la lecture des grâces accordées à notre Sœur, la bienfaisante influence des paroles de Jésus concernant sa sainte et amoureuse Passion, le zèle des âmes religieuses et de tant de cœurs dévoués, les hauts encou­ragements reçus... ont provoqué un renouveau d'amour envers le divin Crucifié, si bien qu'à travers le monde entier se multiplient les confiantes invo­cations aux saintes Plaies.

 

(À suivre)

 

Extrait de : Soeur Marie Marthe Chambon de la Visitation Sainte-Marie de  Chambéry.  Monastère de la Visitation.  1937

 

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