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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

6 février 2012 1 06 /02 /février /2012 22:04

Mise au point de l'abbé Leutenegger

 

C'était vraiment gros. C'était une mauvaise plaisanterie. L'abbé la pulvérisa par une mise au point datée du 15 juin. Par la rigueur impitoyable de son argumentation, cette mise au point sera sans doute une pièce précieuse du dossier, quand il sera redevenu possible de faire des enquêtes sérieuses sur ce genre de faits.

« Nous n'avons jamais escompté une reconnaissance du miracle de la part des autorités ecclésiastiques modernisto-progressistes, sachant qu'elles nient systématiquement tout phé­nomène de caractère surnaturel tel que : apparitions de la Sainte Vierge, ou des âmes du Purgatoire, images de saints ou crucifix qui saignent, etc. C'est pourquoi nous ne nous sommes fait aucune illusion sur l'attitude de l'évêque d'Augsbourg. Nous ferons toutefois les remarques suivantes :

1. — Au vu d'une facture de l'orfèvre Hummel, de Kaufbeuren, datés du 8 mai 1969, le calice fut remis à l'administra­tion de la chapelle de Stich restauré et redoré. Il ne coula ni avant ni immédiatement après. Nous avions déjà utilisé ce calice en 1968, quand nous remplacions M. le curé qui était en vacances ; notamment aux environs de la fête de l'Immaculée-Conception. Ensuite en juin 1969, quand nous remplacions durant trois semaines M. le curé malade et hospitalisé à Munich. D; fuite du contenu, aucune trace. Comment se fait-il que la fêlure ne « fonctionnera » pas en janvier, février, mars, avril et mai 1970, alors que nous remplacions M. le curé malade ?... Pourquoi juste aux mois du Sacré-Cœur et du Précieux Sang ? Étant donnée la minutie professionnelle de l'orfèvrerie alle­mande, est-il croyable qu'un tel défaut lui ait échappé ? Com­ment une fêlure aurait-elle pu se produire entre les mois de mai et juin, alors que nous n'utilisions le calice qu'une fois par mois, et le rangions immédiatement après usage dans son étui ? Une main malintentionnée aurait-elle par la suite pro­voqué cette fêlure ? Ce n'était pas difficile : il n'y avait qu'à dévisser la coupe et la jeter par terre. Ou, en fin de compte, n'aurait-on pas examiné le calice en question, et lui en aurait-on substitué un autre, défectueux ?

 Hélas, tout est possible dans l'Église de ce temps.

2. — Comment se fait-il que ces deux jours-là, des taches se soient formées en dehors du pied du calice, sans aucune communication avec celles qui se trouvaient sous le calice ? Ainsi, le 9 juin, la première chose que nous avons aperçue, c'est une tache à peu près de la dimension d'un mark, éloignée d'environ 2 cm du pied du calice.

Le 14 juillet apparurent 4 taches totalement indépendan­tes, toutes nettement délimitées, éloignées les unes des autres d'environ 2 cm. La distance entre les bords des deux taches extrêmes était de 19 cm. Alors que les taches du 9 juin sont groupées, celles du 14 juillet forment une ligne presque droite.

3. — D'où vient que sur trois taches, le 14 juillet, appa­rurent nettement des croix, que remarquèrent immédiatement les assistants"? Le plus remarquable, c'est que sur le linge qui se trouvait sous le corporal, les taches n'étaient pas ovales, mais rondes, et que sur l'une d'elles, de la grandeur d'une hos­tie, on pouvait apercevoir une grande croix, encore parfaite­ment visible, l'après-midi du 15 ?

4. — Comment expliquer que « quelques gouttes », comme dit la notification officielle, entre l'offertoire et la communion — le 9 juin les taches apparurent peu après la consécration — formèrent des taches si nombreuses, nettement délimitées, et traversèrent quatre épaisseurs de linge ? Pour cela il aurait fallu la totalité du contenu du calice. (La quantité de vin de messe était strictement mesurée.) La messe aurait été termi­née avant qu'une seule goutte se fût frayé un chemin à travers la vis rouillée du calice jusque sur le corporal.

5. — A supposer encore que le liquide ait pu couler à travers la fêlure, ce qui est contestable, et goutte à goutte, ces gouttes auraient dû suivre la même voie et former une seule tache ; et au bord du calice ; et sans bords bien délimités. Du vin qui coule, qu'il soit consacré ou non, nu l'orme pas une tache nette, comme nous avons pu le constater lorsque, le len­demain, nous avons fait couler au bord du corporal, à titre d'expérience, de ce même vin utilisé à la messe.

6. — A supposer qu'il se fût agi de gouttes ayant suinté du calice, nous aurions dû nécessairement nous en apercevoir lorsque, au « Per ipsum», nous tenions le calice et que nous aperçûmes les taches, et que, quelque peu émotionné, nous avons tâté tout le pied du calice, dans la pensée que celui-ci avait pu couler. Or il n'y avait pas trace d'une humidité quel­conque. Le pied du calice était absolument sec, et le contenu entièrement intact.

7. — Le bulletin officiel dit que la fêlure était apparue sur la face externe du calice. Alors, pourquoi le liquide n'a-t-il pas coulé à l'extérieur mais à l'intérieur ? Manifestement parce que là se trouvait la vis rouillée nécessaire pour la production des taches de rouille...

8. — Le bulletin officiel dit encore que, la messe ayant lieu le soir, on n'a pas aperçu la fêlure. En ce cas, il aurait fallu qu'elle fût extrêmement ténue, car, tant le 9 juin que le 14 juillet, il faisait encore jour quand nous sommes arrivés à la sacristie vers les 7 h 30. Et nous avons examiné minutieu­sement le calice, surtout le 14 juillet, sans voir la moindre fêlure. L'examen minutieux du calice était pour nous un devoir de conscience. Nous ne pouvions assumer le risque ni la respon­sabilité de célébrer le saint sacrifice avec un calice éventuelle­ment défectueux. Alors, cette fêlure a dû se produire après le 14 juillet.

9. — II nous est extrêmement difficile d'admettre que la coupe du calice ait été poreuse. Nous ne sommes pas spécialistes en métaux, mais nous nous demandons s'il est possible qu'un orfèvre, pour un objet aussi important qu'un calice, puisse employer un métal poreux, donc défectueux. Il faudrait qu'il manque, non seulement de compétence professionnelle, mais encore de conscience. D'ailleurs, la coupe eût-elle encore été effectivement poreuse, que la porosité aurait disparu au redorage, l'or liquide s'infiltrant dans les pores et les  bouchant. Cela nous a été confirmé par un orfèvre...

10. — Mais le plus remarquable et le plus significatif, dans la notification officielle de l'évêché d'Augsbourg, c'est qu'elle ignore totalement les examens de laboratoire de Zurich et Sursee. Pourtant, l'essentiel en cette affaire est bien ceci : De quelle nature sont ces taches ? Sont-ce des taches de sang, ou d'autre chose ? Si les examens de laboratoire établissent que ce sont des taches de sang, alors se pose la question : d'où vient ce sang ? A toutes ces questions, qui lui furent posées de différents côtés, l'évêché d'Augsbourg refuse obstinément de répondre, se retranchant derrière cette échappatoire : L'Ordi­naire a fait tout le nécessaire, avec le plus grand soin, pour éclaircir l'affaire de Stich - Maria Rain...

Une importante personnalité, qui exerça des années durant, au tribunal cantonal, déclara que cette défaillance en une affaire de cette importance était littéralement criminelle.

Tout à fait curieusement l'évêché d'Augsbourg croit devoir « remercier les prêtres et laïcs, tant en Allemagne qu'à l'Étranger, qui ont contribué à empêcher la formation d'une légende religieuse ». Mais qu'ont à voir dans cette affaire des gens qui n'ont pas été témoins des faits, qui n'ont eu aucun contact avec nous ? A moins qu'il ne s'agisse de gens télécommandés par l'évêché... Dans ce remerciement on peut voir l'aveu de sa carence devant un devoir impérieux : celui de faire ce que nous avons fait nous-mêmes immédiatement après les faits, se faire une certitude sur la nature et l'origine des taches par un examen de laboratoire. Il n'avait pas moins de six linges à sa disposition, et il ne manque pas de laboratoires, ni à Augsbourg ni à Munich. Peut-être même aurait-on pu déterminer le groupe sanguin...

Tout aussi curieux est le silence sur la réponse de la Con­grégation de la Foi. Cette réponse a-t-elle été positive ou néga­tive ? (Mais si elle avait été négative, l'évêché n'aurait pas manqué de le claironner).

Dans une lettre du 13 octobre 1977, l'abbé Leutenegger ajoutait ces précisions : « N'a-t-on procédé à aucun examen chimique ? Ce n'est guère croyable. Ce serait d'une légèreté criminelle. A-t-on fait cet examen ? Si oui, ses résultats con­cordent-ils avec ceux de Zurich ? Des douzaines de personnes ont cherché à s'informer à ce sujet auprès de l'évêché d'Augsbourg. La réponse fut toujours la même : Nous avons tout fait, n'avons rien négligé. — Alors, vous avez fait faire un examen chimique ? Quel en a été le résultat ? Point de réponse. Mais point de réponse, c'est encore une réponse...

C'est qu'on n'avait que faire d'un miracle du Précieux Sang à la Messe, au moment où l'on voulait réduire — et qu'on a réduit effectivement — la messe à un banquet. »

 

  A suivre

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