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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

27 janvier 2014 1 27 /01 /janvier /2014 09:24

Chaque homme doit chaque jour comparer son existence avec l’objectif prévu pour en découvrir le secret. Pour cela, il faut rentrer en soi-même et fermer les yeux.

 

Éteindre nos regards, ou pour mieux dire les retourner vers l’intérieur, ce sera notre dernier geste; car ce geste décisif de la mort a besoin d'un entraîne­ment.

 

Un peu d'éloignement pour ce que nous devons quitter pour toujours; un peu de contact avec ce qui sera notre vie permanente : n'est-ce pas l'état normal ?

 

Fermer les yeux, pour tout voir! Les yeux ouverts voient si peu de chose! Nos rapports essentiels sont dans l'invisible, et dans le visible même est un secret que l'invisible doit révéler. Les yeux ouverts dispersent l'attention; les yeux clos la concentrent. On ne prend conscience des choses qu'en les étreignant au dedans. A plus forte raison on ne perçoit la signification de toute sa portée éternelle que dans la nuit de la con­templation, où notre jour s'éteint et où naissent les étoiles.

 

La vie nous cache la vérité comme le jour les astres. Les reflets qui dansent autour de nous, le reflet de nous-même sur nous-même troublent la nuit sacrée où le réel se dévoile et où Dieu appa­raît.

 

Le premier effort est de nous guérir de cet éblouissement. On n'acquiert la gouverne de ses pensées qu'en se mesurant avec elles derrière les paupières.

 

Il ne s'agit pas de rêverie. La rêverie nous aliène et nous livre à ce qui s'agite en nous sans nous. Mais la concentration nous rend à nous-même et au vrai. Retiré quelque peu de la vie, on la voit; on peut régler sa marche. Sans cela, on ne fera que la subir.

 

La plupart des hommes n'y songent point; c'est pourquoi si peu vivent. On obéit à des im­pulsions, à des poussées, à des tractions, à des glissements dont on n'est pas juge. On est poussé par le courant. Et l'on ne songe pas qu'une vie personnelle doit venir de la personne.

 

Le départ de l'action suppose son organisation, pour cela l'idée de ses fins, la vue de ce que nous sommes, de notre place dans le petit ou le grand univers. Cela ne se voit pas en ouvrant les yeux.

 

Notre univers astral n'est pas au dehors. L'as­tronomie spirituelle n'établit pas ses observatoires sur les monts californiens, mais dans les con­sciences. Que je baisse les paupières un moment et que je regarde au dedans, aidé de mon expérience et de celle de mon Christ témoin de l'autre sphère, et tout s'éclairera.

 

Mais tout ne sera pas dit d'un seul coup. Le changement est la loi de notre être. Il y a lieu constamment de nous ressaisir, de nous rassem­bler, de réfléchir pour continuer à penser, de nous résoudre à nouveau pour continuer à vou­loir, de reprendre contact au dedans avec ce que nous aimons pour continuer à aimer.

 

Et l'essentiel, parce que c'est là que tout com­mence, que tout se confirme ou que tout se perd, c'est toujours de voir.

 

C'est pourquoi il faut fermer les yeux.

 

Extrait de : RECUEILLEMENT. Œuvre de A. D. Sertillages O.P. (1935)

 

elogofioupiou.over-blog.com

 

 

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