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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

18 janvier 2014 6 18 /01 /janvier /2014 08:47

Étrange condition que la nôtre! Nous sommes dans l'univers par le corps; l'univers est en nous par l'esprit. Notre liaison avec l'univers nous tente; l'obéissance à l'esprit nous enrichit de notre tentateur et nous en délivre. C'est là, dans sa source première et saint Paul l’a bien vu, tout le drame de notre existence.

 

Qu'est-ce qui nous empêche d'adhérer aux vé­rités supérieures, de nous livrer aux nobles sen­timents, de vaquer aux bonnes actions, sinon nôtre attachement au moi inférieur et à ce qui l'enchaîtte? Détachés de cet égoïsme au profit du moi divin et de l'atmosphère spirituelle où il plonge, l'homme est mûr pour la vérité de la vie.

 

Nous tenons à la terre plus qu'à nos mères avant de venir au monde; nous y tenons par un lien plus solide que celui qui assuraitcette vie mystérieuse, cette vie avant la vie, que nous avons quittée.

 

Qui tranchera ce lien oppresseur?  Qui assurera notre vraie naissance?

 

Le ciel est autour de nous comme l'atmosphère autour de l'enfant au sein de sa mère.Si nous ne l'habitons point, comme le veut l'apôtre ce n'est pas une question de distance, c’est une question d'état. Un état d'âme libéré, purifié, surélevé par rapport aux préoccupations terriennes ; c'est tout ce qui manque à notre vie selon l’esprit.

 

Le royaume de Dieu est en nous, dit le Sau­veur. Si nous devons en quel­que sorte, un jour devenir éternels extérieurement, dès mainte­nant nous pouvons l'être intérieurement, vivant des choses éternelles.

 

Que par ailleurs la nature pèse sur nous et nous alourdisse de sa masse, nous éblouisse de ses prestiges et nous trouble de ses sollicitations, la faute en est à nous, qui nous plaçons ou nous maintenons librement sous elle.

 

Comment pouvons-nous obtenir la libération de cette domination sur ce qui nous opprime ? Il suffit que l'esprit, en nous, se contrôle, s'affer­misse, se développe, se confirme en son propre sens, pour que l'oppression s'annule et que tout nous devienne serviteur. Nous sommes dieux avec Dieu, autant que terre avec la terre, autant que néant dans l'inconscience, cette mort de l'esprit.

 

La vie inconsciente est ce qui n'est pas. La vie du corps est ce qui fuit toujours et toujours re­commence.

 

La vie de l'esprit est ce qui toujours commence et ne doit jamais finir. L'homme spi­rituel se place ainsi au-dessus des rythmes de la nature, même de celle qui lui est conjointe et qui n'en demeure pas moins pour lui un dehors.

 

« Alors que notre homme extérieur se détruit, l'homme intérieur, en nous, se renouvelle de jour en jour. » (II Cor., IV, 16.)

 

Extrait de : RECUEILLEMENT. Œuvre de A. D. Sertillages O.P. (1935)

 

elogofioupiou.over-blog.com

 

 

 

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