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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 07:35

                             

 

 Pourquoi y a-t-il si peu de personnes qui se préparent à l'affaire capitale de quiconque passe sur cette terre, mourir ? Oui, MOURIR…

Parce qu'on ne veut pas penser à la mort : on la craint, on la hait, on l'abhorre, et on est assez enfantpour se faire cette illusion qu'en ne pensant pas à elle, on l'éloigné et on l'évite ! C'est absolument comme si, se trouvant en face à un lion, on fermait les yeux pour ne pas devenir sa proie !

Vous qui êtes si sage dans les affaires de ce monde, ne descendez donc pas au dernier degré de la sottise et de l'étourderie quand il s'agit du salut de votre âme ! La pensée de la mort, le voilà ce salut ! Le souvenir de la mort, voilà ce qui doit vous guérir, vous empêcher de la redouter en vous préparant une bonne mort.

Aussi bien, est-il vraiment possible de se débarrasser de la pensée de la mort ? Allons donc !... Son image nous poursuit de toutes parts : Le sommeil, image de la mort ! La couche où nous dormons, image de la tombe ! Les draps qui nous enveloppent, image du linceul dans lequel nous serons un jour en­sevelis ! Partout l'idée de la mort dans la sainte Écriture : Voyez-vous cette eau ? « Nous nous écoulerons petit à petit comme elle. » Le vent se fait sentir ? Songez que « La vie est un souffle. » Contemplez-vous le feu ? « Ses résidus sont de lui cendre. Vous retournerez un jour dans la poussière d'où vous êtes sorti.» Vous admirez une fleur : « l'homme éclôt comme la fleur et comme elle il se fane.» Vous vous extasiez devant le soleil : «il se précipite vers l'horizon où il s'éteindra au bout de la journée : » il en est de même de votre vie : elle se lève pour s'éteindre au terme de la carrière qui lui est assignée. La fin de chaque année, de chaque mois, de chaque semaine ou de chaque jour, vient vous rappeler votre fin. Tout ce dont vous vous nourrissez a vécu : nous ne vivons que par la mort des autres créatures, animaux, plantes, êtres de toute espèce dont notre corps est le tombeau.

Le souvenir de la mort est un remède efficace et universel contre tous les vices et toutes les maladies de l'âme : remède souverain et infaillible que Dieu lui-même nous recommande et nous garantit. « En toutes vos actions, dit-il, pensez à vos fins dernières et vous ne pécherez pas. »

Le remède est amer, dites-vous : c'est possible, mais si amer qu'il puisse paraître, un remède doit toujours être regardé comme agréable quand il procure la guérison d'un mal rebelle à tous les autres.

Dieu a disposé les choses de telle sorte que le souvenir de la mort soit le fondement de notre bonheur éternel ; que la mort qui est la négation de la vie, devienne le principe d'une sans fin. La mort de la princesse Isabelle fit naître saint Fran­çois de Borgia à une vie meilleure. Ah ! Que ne sommes-nous de même les heureux « enfants de la mort », excités par elle à la pénitence et à la vie de la grâce !

Un confesseur prescrivit à une jeune personne très mon­daine de faire tous les jours cette réflexion en se lavant les mains : « Cette chair sera un jour la pâture des vers ! » et cette seule idée la guérit complètement de sa vanité.

Quand la mort tient le gouvernail, la vie marche bien : si vous vous disiez chaque jour que le lendemain peut-être vous ne serez plus, votre conduite serait sûrement irrépro­chable ce jour-là.

Oseriez-vous braver le courroux de Dieu si vous croyiez de­voir paraître quelques instants après devant le souverain Ju­ge ? Celui qui est suspendu au-dessus d'un précipice songe-t-il a commettre un crime ?

Celui-là ne craindra pas la mort qui en aura souvent connu l'avant-goût pendant sa vie ; celui qui l'aura souvent regar­dée en face, dans son imagination, ne se plaindra pas de l'amertume de sa dernière heure : la mort pour lui sera une douce consolation et un paisible sommeil.

Un jeune homme, qui souhaitait vivement mourir d'une bonne mort, s'appliquait à graver profondément dans son es­prit l'idée de ses derniers moments : il avait, pour mieux y réussir, attaché aux murs de sa chambre à coucher une image de la mort, entourée de diverses sentences du genre de celles-ci : « Mourez sans cesse pendant votre vie afin de vivre toujours après votre mort. »

 «Pour bien mourir il faut vaincre la mort par elle-même. » etc.

Un ancien évêque de Cambrai avait fixé lui-même dans ses Armoiries l'image de la mort, en représentant la vie suspendue à un fil. Gravez, quant à vous, cette vérité dans votre cœur et pensez-y souvent.

S'il était possible d'éviter la mort en y songeant fréquem­ment, n'en seriez-vous pas constamment préoccupée? Eh bien ! Vous pouvez éviter une mauvaise mort en y appliquant sans cesse votre attention. Et c'est la seule chose importante, Presque tout le mal qui arrive prend naissance dans ce fatal oubli de la mort : « Ils se sont couverts d'iniquités, dit le Psalmiste, pour n'avoir pas songé à la mort. »  Que d'hommes semblables aux insensés de l'Évangiles se promettent de longs jours et s'imaginent que la mort ne les surprendra pas de si tôt: ils vivent sans souci de leur salut, et ils meurent ainsi misérable­ment, sans y être préparés.

A l'exemple de sainte Thérèse, dites chaque lois que vous entendez sonner l'heure: «Me voici d'une heure plus rapprochée de la mort, du tombeau, de l'éternité ! Suis-je prête ? »

En vous couchant figurez-vous qu'on vous dépose dans le cercueil et dites avec saint Stanislas : « S'il vous plaît que je ne me relève point de ce lit, Seigneur, que votre volonté soit faite. »

Placez dans votre chambre, comme saint Chrysostone, soit un tableau de la mort, soit une tête de mort : que cette vu soit pour vous un aiguillon qui vous excite au bien et un frein qui vous retienne en face du mal.

FÊTE DU 18 DECEMBRE: Saint Paul le Simple, solitaire. 

Un des plus célèbres disciples de saint Antoine fut saint Paul, surnommé le simple à cause de son humilité, de sa droiture et de son peu de souci des sciences humaines. Il avait vécu dans le monde occupé aux travaux des champs, jusqu'à un âge assez avancé, lorsqu'il se retira dans le désert pour y finir sa vie.

Ayant rencontré saint Antoine, il le pria de l'ad­mettre au nombre de ses solitaires. Le saint abbé parut d'a­bord refuser de le recevoir; mais Paul, demeurant à la porte de saint Antoine, y pria avec tant de ferveur pendant trois jours et trois nuits que celui-ci l'accepta enfin pour disciple. Toutefois, pour l'éprouver, saint Antoine apporta un pain devant lui et s'assit à ses côtés, mais ils se levèrent sans y avoir touché.

 Le lendemain saint Antoine ordonna à Paul de tresser des feuilles de palmier tout le jour, et ne lui permit de rompre son jeûne qu'à la nuit tombante. Rien ne put ralentir le zèle de Paul à obéir, et saint Antoine, réjoui de tant de fer­veur, construisit à quelque distance de la sienne une cellule où Paul passa le reste de sa vie. On présenta un jour au pieux solitaire un possédé, en le priant de le délivrer du démon.

 Grâce à sa foi ardente, il obtint ce miracle et l'esprit mauvais se précipita dans la mer. Paul mourut au milieu du IVe siècle.

 

 

Extrait de : LECTURES MÉDITÉES (1933)

 

elogofioupiou.com

 

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