Les preuves de la religion mises à la portée des enfants… (17)
Peut-être se trouvera-t-il quelqu'un pour dire que l'idolâtrie existait avant la venue de Jésus-Christ, répandue pour ainsi dire dans le monde entier, et qu'encore aujourd'hui elle conserve assujettis à son empire beaucoup de peuples de la terre ; et qu'il est pourtant clair qu'il ne s'ensuit pas nécessairement que l'idolâtrie est la religion véritable.
Nous avons vu combien est faible le raisonnement tiré de la religion de Mahomet ; beaucoup plus faible encore est celui que l'on fonde, comme nous venons de le montrer, sur l'extension et la durée de l'idolâtrie.
En premier lieu, l'idolâtrie n'est pas une religion, mais un assemblage de toutes les erreurs et de toutes les monstruosités. Dans tel temps et dans tel pays, elle se présente sous une forme, dans d'autres sous une forme toute différente : nous ne voyons pas en elle une religion formée sur un plan régulier, mais une masse informe d'erreurs qui se sont amoncelées avec le temps, masse qui se compose de vérités altérées et défigurées , de fictions complètement arbitraires, d'allégories mal comprises, de passions divinisées ; nous n'y voyons rien de fixe, d'uniforme, rien qui indique un plan, non pas seulement inspiré de Dieu, mais qui ait pu être arrangé par un homme.
Comment oser après cela comparer la Religion chrétienne avec l'idolâtrie! Cette sainte Religion où tout est d'accord et proportionné, tout est noble, pur, élevé, avec cette religion méprisable, où tout est disparate, informe, mesquin, et souillé de toutes parts par la flétrissure du vice !
Cette religion divine, si parfaitement d'accord avec toutes les lumières naturelles, qui enseigne bien, il est vrai, des mystères supérieurs à la raison, mais rien de contraire à la raison, comment la comparer avec ce monstrueux assemblage d'erreurs et de délires de l'idolâtrie!
Avec cette tourbe de dieux et de déesses qui se querellent entre eux, se haïssent, se portent envie, se font la guerre, commettent des vols et des adultères, se souillent de toute espèce de vices, favorisent la corruption, se complaisent aux sacrifices de sang humain, exigent pour leur culte les actes les plus honteux, et qui mêlés, confondus sans ordre ni harmonie, sont tous assujettis à une certaine divinité aveugle, dont personne ne sait ce qu'elle est, et dont on ne connaît que le nom, le destin!
Cette chose qui à la première vue répugne si fort à la raison, il se trouvera quelqu'un qui osera la comparer avec notre Religion auguste ! Pour se convaincre de ce qu'il y a de monstrueux dans une semblable comparaison, est-il besoin par hasard de quelque chose de plus que d'ouvrir un de ces livres où est contenue l'histoire des faux dieux, et de la comparer avec la doctrine du catéchisme chrétien, et avec les récits de l'Ancien et du Nouveau Testament ?
Extrait de : Les preuves de la religion mises à la portée des enfants. Dr Jacques Balmès. (1869)
elogofioupiou.over-blog.com