Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

23 février 2014 7 23 /02 /février /2014 10:47

 

On entend des pécheurs dire parfois: jamais un damné n'est revenu pour nous dire s'il y en a un. D'abord nous avons mieux que cela, nous avons le témoignage de celui qui l'a créé et qui a déjà précipité les mauvais anges dans ce gouffre infernal. Il fait parler le mauvais riche exactement comme s'il était revenu sur terre; cela devrait nous suffire. Jésus fait dire par Abraham au mauvais riche qui voudrait que Lazare aille avertir ses frères de ne pas venir avec lui en enfer: S'ils ne croient pas à Moïse et aux prophètes, ils ne croiront pas plus à un damné qui reviendra de l'enfer. Celui qui ne croit pas à J.C. parlant de la sorte mérite d'aller en faire l'expérience par lui-même dans l'autre monde.

 

En plus Jésus donne plusieurs paraboles où il affirme l'existence de l'enfer. Dans celle de l'ivraie, Mt.13, il la finit en disant: "De même qu'on rassemble l'ivraie et qu'on la brûle au feu, ainsi fera-t-on à la consommation des siècles: Le Fils de l'homme enverra ses anges, ils ramasseront de son royaume tous les scandales et tous les ouvriers d'iniquité et ils les précipiteront dans la fournaise du feu; là il y aura des pleurs et des grincements de dents."

 

Il y a la parabole du filet, Mt.13, des vierges folles ex­clues du royaume céleste, des talents, où la justice de Dieu s'ex­ercera...

Les Apôtres. St Pierre, 11,2-9; 11,2-4, indique que les anges qui ont prévariqué sont en enfer et il donne plusieurs ex­emples de la justice de Dieu pour avertir les pécheurs que le même sort les attend.

St Jude affirme que les anges sont dans des chaînes éternelles et de profondes ténèbres"; que les gens de Sodome et Gomorrhe "souffrent la peine du feu éternel." Aux méchants "un tourbillon de ténèbres est réservé pour l'éternité."

S Jacques 3-6, dit que la langue des méchants "est enflammée du feu de l'enfer."

St Paul, Heb.X, 26-31, dit qu'aux pécheurs "il reste une attente terrible du jugement et le feu vengeur qui doit dévorer les ennemis de Dieu !"

St Jean, dans l'Apoc., parle de l'enfer en différents en­droits. En parlant du jugement il dit: "Quiconque ne se trouve pas écrit dans le livre de vie fut jeté dans l'étang de feu."20-15. Aussi, 14-10: "Celui qui adore la bête boira un vin de la colère de

-301-

Dieu, vin tout pur préparé dans le calice de sa colère, et il sera tourmenté dans le feu et dans le gouffre en présence des saints anges et en présence de l'Agneau, et la fumée de leurs tourments montera dans les siècles des siècles et il n'y aura pas de repos ni jour ni nuit pour ceux qui auront adoré la bête et son image.

 

A la fin des temps, 20-9, "le feu de Dieu descendit du ciel et les dévora et le diable qui les séduisait fut précipité dans l'étang de feu où la bête et le faux prophète seront tourmentés jour et nuit dans les siècles des siècles."

Avec toutes ces affirmations de l'Écriture sur l'existence de l'enfer, il est inutile d'apporter des témoignages des Pères de l'Église qui ont développé ces affirmations des écrivains ins­pirés.

 

La conclusion est que tous les prêtres du monde devraient les imiter en parlant assez souvent de l'enfer pour ins­pirer une crainte salutaire à tous les fidèles afin qu'ils ne pèchent plus jamais. Rien de plus efficace que cette pensée pour préserver du péché.

Par exemple, à ceux qui pensent que l'amour de Dieu peut suffire, voici l'exemple des martyrs. Tous sûrement aimaient Dieu et même plus que leur propre vie, donc d'une façon merveilleuse. Cependant au moment critique et sur le point d'apostasier pour éviter les tourments, ce n'est pas la pensée de leur amour pour Dieu qui les déterminait, mais bien l'enfer. Tous se disaient à quoi bon vouloir éviter ces tortures passagères pour tomber dans les tourments éternels de l’enfer? Ils aimaient mieux brûler quelques instants sur terre que d'aller brûler éternellement en enfer.

Par conséquent nous devons les imiter en nous mettant bien profondément dans l'esprit et le coeur le dogme de l'enfer, car c'est le même plan de Dieu de nous éprouver comme les martyrs d'une façon ou d'une autre. Préparons-nous donc en méditant sérieusement sur l'enfer.

Une bonne preuve que le souvenir de l'enfer est nécessaire au salut, c'est qu'il est le seul souvent qui reste dans les grandes épreuves que Dieu envoie à ses amis. Le sentiment de son amour peut disparaître, les consolations disparaissent, la foi semble enténébrée et l'espérance sombre apparemment; on serait porté à tout jeter par-dessus bord dans les grandes sécheresses de la vie spirituelle, dans les grandes tentations contre la chasteté, tout secours semble disparu; seule la crainte de l'enfer viendra retenir l'âme sur le bord du précipice. Même St Paul, qui a été ravi au 3e Ciel avoue qu'il est tellement persécuté et éprouvé qu'il est tenté d'abandonner la prédication de l'Évangile, s'il n'avait pas peur d'être lui-même réprouvé. La pensée de l'enfer est donc des plus salutaires; gardons-la et donnons-la! Parlons-en souvent !

 

De nos jours de plus en plus les philosophes offrent aux fidèles la confession évidemment avec la miséricorde de Dieu pour les préserver du péché. Comme ils la présentent ce n'est pas étonnant que les fidèles comptent sur elle pour pécher tant qu'ils voudront et en même temps espérer arriver au ciel. On voit qu'un grand nombre de chrétiens sur le point de pécher n'aient pour les retenir que l'embarras de confesser ce péché, ce qui n'est pas efficace, comme l'expérience du ministère le prou­ve bien. Il est si facile de trouver des confesseurs inconnus, de nos jours surtout. Aussi les gens se confessent pour calmer leur conscience dans le moment présent, mais très rarement avec l'idée de cesser de pécher. La preuve est que si le confesseur prend les moyens pour les empêcher de succomber, ils cessent de se confesser à lui comme trop sévère et ils vont à ceux qui les laisseront continuer.

 

Aux premiers siècles quand il y avait des martyrs, c'est l'enfer qu'on leur présentait comme moyen d'éviter le péché mortel d'apostasie. Eh bien! La fornication, l'adultère et toutes les formes d'impureté sont aussi des péchés mortels qui dam­nent en enfer comme l'apostasie. Si les prêtres présentaient à ces tentés l'épouvantail de l'enfer, ils en sauveraient un grand nombre de ces péchés mortels. Tandis qu'avec leurs confes­sions rendues faciles, ils ne détournent pas les pécheurs de leurs péchés. Cette mentalité du clergé qui facilite tous les péchés peut-elle venir du Saint Esprit ? Pourquoi ne l'a-t-il pas révélée aux prêtres des premiers siècles; ils auraient sauvé des millions de chrétiens du martyre ! Ils auraient pu faire comme nos impudiques: pécher, puis aller ensuite se confesser et tout est fini ! Faire de même chaque fois qu'ils étaient amenés devant les païens au tribunal et mis en demeure d'apostasier, comme nos impudiques font chaque fois qu'ils sont fortement tentés. Quelle responsabilité pour les prêtres de parler si peu de l'enfer et de ses tourments !

 

Maintenant essayons de nous pénétrer nous-mêmes de la réalité de ce feu éternel. N.S. n'a pas détaillé les souffrances de chaque sens, de chaque faculté en enfer; mais, enfin, après notre résurrection, nous serons là si nous avons eu le malheur de nous perdre, comme nous sommes sur terre avec notre corps et notre âme. Puis il enseigne que le feu sera le principal agent de la colère de Dieu. Comme sur terre, on ne peut rien imaginer de plus douloureux que le feu, de même en enfer, ce sera le tour­ment qui dominera tous les autres, selon ce que nous pouvons nous les représenter actuellement. La peine du dam sera en soit plus grande, sans doute, mais qui peut s'en faire une idée ac­tuellement? Pour nous donc c'est le feu qui nous effraie le plus. Eh bien! Servons-nous donc de nos sens et de nos facultés pour méditer sur l'enfer.

 

A la méthode de St Ignace, qui veut qu'on fasse l'ap­plication des sens, nous ajouterons cette idée que nous avons développée dans notre méditation sur les Échantillons. Là nous avons surtout insisté sur les échantillons de la bonté de Dieu; ici, nous insisterons sur ceux de sa justice. Cela ne nuira en rien à ce qui a été dit. Comme Dieu mélange notre vie des deux sortes d'échantillons, nous pouvons nous servir des uns et des autres à mesure qu'ils se présentent.

 

Commençons par... Les SENS.

D'abord, la VUE. N'ayons pas peur de regarder dans cet étang de feu, comme l'Écriture nous dit, pour y voir les damnés, et les anges et les hommes. Plusieurs prédicateurs blâment ceux qui font des descriptions épouvan­tables de ce qu'on voit en enfer; mais pourquoi? Peut-on ex­agérer l'horreur de ce lieu? Voir des milliers et des millions de pauvres êtres se tordent là comme un homme tombé dans le feu sur terre en criant et en se débattant terriblement pour échapper à son supplice...

 

Nous-mêmes nous avons été dans les flammes quelques secondes dans l'incendie du collège de St-Boniface; quel sup­plice affreux! Nous avons vu des écoliers entourés de flammes et leurs cris étaient entendus à Winnipeg. Quelle angoisse dans l'âme à cette vue! Je vois encore ces pauvres élèves sur le toit embrasé qui s'effondra avec ses pauvres enfants engloutis dans ce brasier. Pourtant ce feu n'était pas celui de l'enfer et ces enfants n'étaient pas des damnés enragés de la haine contre Dieu.

 

Oui, regardons en esprit cet océan de flammes où nagent ces démons et ces damnés, rougis d'un travers à l'autre par ce feu infernal. Voyons-les se tordre en hurlant leurs blasphèmes contre Dieu, grinçant et se roulant dans toutes sortes de contenions pour essayer en vain de sortir de ces flam­mes qui les poursuivent et les enveloppent complètement.

 

A suivre

Extrait de : MES RETRAITES.  Père Onésime Lacouture. S.J.  (1978)

 

Elogofioupiou.over-blog.com

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires