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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

7 février 2014 5 07 /02 /février /2014 12:11

Ce qui fait la grandeur de l'homme, c'est moins sa raison et sa liberté, c’est son appel. Si l'on veut, c'est sa raison, mais à cause des vérités surhumaines qu'on lui propose, et c'est sa liberté, mais à cause du choix inaccessible auquel on le convie. Penser Dieu et les mystères de Dieu; voir un jour Dieu et collaborer pour sa part à l'œuvre de Dieu : tel est son lot.

 

Il n'est donc pas suffisant de plaider pour l'esprit : il faut nommer la Grâce. Pascal disait : «Au-dessus de lordre de l'esprit, il y a l’ordre de la charité, comme au-dessous il y a les grandeurs de chair

 

Dieu donne à l'homme un sublime rendez-vous. Il convient que l'homme y vienne et ne manque pas la rencontre. Se con­tenter de la nature inférieure, c'est déchoir; mais refuser la surnature, ce serait offenser. On ne refuse pas au prince. On refuse encore moins au Père tout-puissant.

 

La bonté de ce Père ferme et prévoyant éclate en ceci que, sachant notre veulerie et notre lour­deur incommensurable, il prend sur lui de nous forcer à être grands. Sachant notre inconscience, il décide pour nous. Sûr de notre légèreté, il menace autant qu'il invite. Il parle fort, parce que nous sommes sourds, et il lance des éclairs parce que nous sommes aveugles. Nous aimons à la vérité ce qui brille ; mais nous sommes froids pour ce qui resplendit. Notre âme renoncerait bien souvent à la traversée héroïque, si on ne la contraignait à prendre le départ.

 

Toujours est-il que le terme est là, dans une surhumanité qui est, Dieu y intervenant, à la vraie mesure de l'homme. Nous ne sommes jamais, nous-mêmes, que ce que nous sommes avec Dieu.

 

Quand Dieu nous crée, nous sommes avec lui pour être; quand il nous recrée en son intimité, nous sommes avec lui pour être quelque chose de lui, ses fils d'adoption, ses héritiers et ses associés éternels.

 

Mais nous n'en sommes que mieux nous-mêmes. C'est ce nous-mêmes-là qui est le vrai, puisqu'il répond au plan créateur. Quand on a compris cela, tout est renouvelé à cette lumière.

 

Ce qu'on avait pensé auparavant, ce qu'on avait vécu : passé, présent, avenir qui se colorait des idées anciennes, tout cela ne semble plus qu'un passé.

 

Cette vision, encore une fois, nous est toute naturelle comme chrétiens; en elle-même, c'est un miracle; mais ce miracle a été inauguré dans le monde et mis à la dispo­sition de tous en la personne de notre frère Jésus.

 

 

Extrait de : RECUEILLEMENT. Œuvre de A. D. Sertillages O.P. (1935)

 

elogofioupiou.over-blog.com

 

 

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