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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

6 octobre 2014 1 06 /10 /octobre /2014 20:16

Saint Alphonse de Liguori enseigne que l'invoca­tion de la Sainte Vierge est moralement nécessaire au salut, et qu'il est moralement impossible, si on n'a pas une vraie dévotion envers Marie, d'arriver à une grande perfection.

 

Voici la raison de cette doctrine. Selon la pensée de saint Bernard, nous n'avons accès auprès du Père éternel que par le moyen de son Fils, qui est Média­teur de justice ; de même, nous n'avons accès auprès du Fils que par le moyen de sa Mère, qui est Média­trice de grâce, et nous obtient par son intercession les biens que Jésus-Christ nous a mérités. De là, le même saint infère dans un autre endroit, que Marie a reçu de Dieu deux plénitudes de grâces : la pre­mière a été l'Incarnation du Verbe éternel dans son chaste sein ; la seconde est la plénitude des grâces que nous recevons de Dieu par son intercession. C'est pourquoi il ajoute : Dieu a placé en Marie la plénitude de tout bien ; de telle sorte que, s'il y a pour nous quelque espérance de salut, quelque grâce, nous devons croire que tout nous vient de la sura­bondance de celle qui s'élève pleine des divines richesses ; de celle qui est un jardin de délices où affluent et d'où découlent les plus précieux aromates, c'est-à-dire les dons de la grâce. Ainsi, tous les biens qui nous viennent du Seigneur, nous les recevons par l'intermédiaire de Marie, et pourquoi cela ? Saint Bernard répond : Parce que telle est la volonté de Dieu. Mais la raison spéciale de cette prérogative de Marie, saint Augustin l'a indiquée en disant qu'elle est appelée à juste titre notre Mère, parce qu'elle a coopéré par sa charité à nous faire naître à la vie de la grâce, comme membres de Jésus-Christ notre Chef. Ainsi, comme la charité de Marie a coopéré à la naissance spirituelle des fidèles, Dieu veut encore que son intercession les aide à acquérir la vie de la grâce en ce monde, et la vie de la gloire en l'autre. C'est pourquoi, instruit par la sainte Église, nous n'hésitons pas à la saluer des titres de notre vie, notre douceur, notre espérance.

 

D'après ce principe, saint Bernard nous exhorte à recourir toujours à cette divine Mère, parce que ses prières ne peuvent manquer d'être exaucées : « Allez à Marie; car, je ne saurais en douter, le Fils exaucera la Mère. Mes enfants, ajoute-t-il, Marie est l'échelle des pécheurs, elle est le principal appui de ma confiance, elle est tout le fondement de mon espérance. » Le Saint donne à Marie le nom d'échelle, parce que, comme on ne monte au troisième échelon qu'en s'appuyant sur le second, et au second qu'en se servant du premier, de même on n'arrive à Dieu que par le moyen de Jésus-Christ, et l'on n'arrive à Jésus-Christ que par le moyen de Marie.

 

Il l'ap­pelle encore sa plus grande confiance et tout le fon­dement de son espérance, conformément au principe énoncé par lui, que Dieu ne veut nous accorder aucune faveur qui ne passe par les mains de Marie. Il termine en nous exhortant à solliciter par l'entremise de Marie toutes les grâces que nous désirons, parce que ce qu'elle demande, elle l'obtient, et ses prières ne sauraient jamais être rejetées.

 

Cette doctrine n'est pas propre à saint Bernard, elle est professée également par saint Ephrem, saint Ildefonse, saint Germain, saint Pierre Damien, saint Antonin, saint Bernardin de Sienne, saint Bonaventure, et par un grand nombre de théolo­giens. Aussi saint Alphonse de Liguori l'enseigne-t-il et la vente-t-il d'une manière victorieuse. Il n'est pas douteux, conclut-il, que Dieu, qui aime tant nous voir invoquer les saints, nous verra avec plus de plaisir encore recourir à la protection de Marie afin que sa dignité supplée à notre indignité. Or, la dignité de Marie, selon l'enseignement de saint Thomas, est, en un sens, infinie, car elle est Mère de Dieu.

 

On n'exagère donc rien quand on affirme que ses prières sont plus puissantes auprès de Dieu que celles de tout le paradis ensemble. Aussi l'Église appelle-t-elle Marie la porte du ciel, le refuge des pécheurs, la consolation des affligés, le salut des infirmes; et les saints nous assurent qu'un vrai serviteur de Marie ne saurait périr.

 

Pé­cheurs, courons à Marie, et disons-lui : Nous sommes coupables, faites tomber les chaînes qui nous lient au péché ; et elle nous exau­cera. Justes, allons à elle avec confiance, elle nous aime de toute la tendresse qu'elle a pour Jésus auquel nous sommes unis par la grâce ; demandons-lui de nous servir de mère, de nous défendre contre les assauts dé l'ennemi du salut ; elle est la tour de David; de nous faire participer à ses vertus, et sur­tout à son amour pour Dieu ; elle est la Mère de la crainte, du bel amour et de l'espérance; de nous montrer un jour après cet exil le fruit béni de son sein. Elle ne demande pas mieux de nous obtenir cette faveur qui fera notre béatitude éternelle. Les mères sont si fières de faire voir leurs enfants, et Jésus est si beau et si bon.

 

Tous, ne laissons pas passer un jour sans donner à Marie quelque marque de dévotion, ne négligeons pas de réciter, s'il est possible, le chapelet. Honorons Marie d'une manière spéciale le samedi, jour que la piété catholique lui a consacré; préparons-nous par des neuvaines à célébrer ses fêtes, et, en ces jours, ayons soin de nous approcher des sacrements.

 

Loin de compter sur sa protection pour persévérer impu­nément dans le péché, n'ayons en vue, dans toutes nos pratiques envers elle, que d'obtenir de mener une vie sainte ; car nous ne serons ses vrais enfants qu'autant que nous reproduirons en nous ses traits, c'est-à-dire la haine du mal et l'amour de la vertu.

 

Extrait de : LA CLÉ DU CIEL  (1904) P. Berthier. M. S.

 

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