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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

27 mai 2012 7 27 /05 /mai /2012 19:32


 Si vous ne m'en croyez pas, écoutez l'Apôtre fulminant contre les parents qui négligent l'éduca­tion de leurs enfants, des excommunications plus terribles que contre les Juifs, les païens et les athées (I Tim.5, 8) : un père, une mère qui ne prend pas soin des siens et surtout de ceux de sa maison, a renié sa foi !

Quel coup de tonnerre, écoutez bien : il a renié sa foi et il est pire qu'un infidèle. Quoi ! Quoi ! Pire qu'un infidèle ? Oui, pire qu'un infidèle, c'est l'Apôtre qui le dit ; car un infidèle, s'il induit son fils en erreur, a une excuse dans son propre aveuglement ; tandis qu'un père chrétien, c'est de gaîté de cœur qu'il pousse son pauvre enfant à sa perte et le jette dans l'abîme.

« Pire qu'un infi­dèle, » parce que l'infidèle perd un fils qui était déjà un enfant de perdition, tandis qu'un père chrétien ruine une âme douée des dons précieux de la foi et de la grâce, et élevée pour la gloire.

« Pire qu'un infidèle » parce que l'infidèle n'enlève pas à Dieu une victime qu'il lui eût déjà offerte, tandis qu'un père chrétien lui dérobe par un vol sacrilège, ce cœur qu'il lui avait consacré dans le baptême.

« Pire qu'un infidèle » parce que l'infidèle n'a d'autre fin en vue que d'élever son enfant pour les plaisirs, les richesses, les honneurs temporels ; tandis qu'un père chrétien connaît très bien le tort immense qu'il fait à son fils en l'élevant mal ; il sait qu'il l'élève pour l'enfer ; il connaît le tort considérable qu'il fait à la société, parce qu'il suffit quelquefois des dérègle­ment d'un homme mal élevé pour infecter toute une commune : il connaît la grandeur de l'outrage qui en résulte pour Dieu, qu'il prive d'une âme rachetée au prix de son sang. De sorte qu'un père chrétien qui n'élève pas bien sa famille est un traître à l'égard de son propre sang, traître à l'égard de la société, traître à l'égard de Dieu.

Et c'est avec rai­son que l'Apôtre l'anathémise comme rebelle à la nature, rebelle à la grâce, rebelle à la foi. Oui, oui, il est mille fois pire qu'un infidèle. Ah ! Réveillez-vous ce matin, pères et mères, oncles et ascendants, tuteurs, maîtres et maîtresses, et réfléchissez aux désordres incalculables que vous introduisez dans le monde par la mauvaise éducation des enfants con­fiés à vos soins.

Vous mettez en deuil le ciel et la terre et la sainte Trinité tout entière se plaint de vous : le Père éternel se plaint de vous, parce que, admis à partager avec lui son titre de père, vous en abusez pour la ruine des âmes. Le Fils se plaint de vous, parce que choisis pour coopérateurs du salut de vos enfants, vous en êtes devenus les bourreaux. Le Saint-Esprit se plaint de vous, parce que, choisis pour servir comme de canaux aux inspirations qu'il ménageait en faveur de vos enfants, vous n'avez fait qu'opposer des obstacles à ses desseins miséricor­dieux.

La sainte Vierge se plaint de vous, parce que, désirant voir le ciel se peupler par votre moyen, elle voit que vous ne travaillez qu'à peupler l'enfer. Les anges gardiens se plaignent de vous, parce que vous rendez vaine l'assistance qu'ils prêtent nuit et jour à ces petites créatures.

Les villes se plaignent de vous, les campagnes se plaignent, le pays se plaint, parce que, grâce à la mauvaise éducation de vos enfants, on voit ses espérances trahies, les lois foulées aux pieds, et le monde entier livré au désordre, mais ce sont surtout vos enfants eux-mêmes qui se plaignent de vous, comme le dit l'Esprit Saint (Eccli. 41, 10.): « Les enfants se plaignent d'un père impie, parce qu'à cause de lui ils sont dans l'opprobre, » Ils se trouvent plongés dans cet opprobre éternel, auquel ils n'échapperont jamais plus.

Ils vous attendent au fond des abîmes pour assouvir sur vous leur rage : maudits parents, dira ce pauvre enfant, c'est pour vous avoir vus, pour vous avoir imités que je brûle parmi ces flam­mes. Maudit père, je t'ai vu dans cette chambre, dans ce cabaret, dans cette maison, et pour t'avoir vu, me voilà damné. Mère maudite, je t'ai vue devant le miroir, à la fenêtre, au spectacle, dans les festins, et si je t'ai vue à l'église, Dieu sait comment tu t'y tenais, et pour t'avoir vue, me voici au nom­bre des réprouvés.

Ah ! Maudites les entrailles qui m'ont conçu, maudit le sein qui m'a allaité, maudit le jour qui m'a vu naître !  Oh ! Quel enfer pour un pauvre père de voir brûler un fils sous ses yeux, et surtout d'avoir la conviction qu'il est l'auteur aussi bien que le témoin de son supplice !

Quel enfer pour une pauvre mère de voir brûler sa fille sous ses yeux, de voir que ce corps qu'elle a porté dans son sein n'est plus qu'un tison enflammé, que ces che­veux qu'elle a tant de fois ajusté sur son front pour la rendre plus séduisante, ne sont plus qu'un fais­ceau d'affreux serpents !

Ah ! Pères et mères, vos propres péchés ne vous suffisent donc pas ? Faut-il en outre que vous vous damniez pour ceux de vos enfants ?

Malheureux ! Si vous tombez en enfer, les démons les plus cruels pour vous, ce seront vos enfants, oui, vos enfants ; car les mauvais esprits auront plutôt sujet de vous remercier, attendu que, grâce à ce seul péché de la mauvaise éducation, ils voient confondus dans une commune damnation et le père, et la mère, et les enfants, et les petits-enfants, et des familles entières : en un mot, grâce à un seul péché, ils voient le monde en ruine.

 

(A suivre)

 

Tiré de : De l’Éducation des enfants,  œuvre de Saint LÉONARD de Port Maurice. 

Disponible « Les Guillots» Villegenon 18260  Vailly-s/-Sauldre.

 

elogofioupiou.over-blog.com

 

 

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