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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

19 mars 2017 7 19 /03 /mars /2017 11:45

LE   CHEMIN   DU   BONHEUR…     (3)

L'HUMILITÉ

La cause principale de l'infortune intérieure est l'égotisme ou l’égoïsme. Celui qui se donne de l'impor­tance en se vantant démontre en réalité qu'il ne vaut pas grand-chose. L'orgueil est une tentative pour créer l'impression que nous sommes ce que effective­ment nous ne sommes pas.

Combien les gens seraient plus heureux si, au lieu d'exalter leur moi à l'infini, ils le réduisaient à zéro. Ils découvriraient ainsi l'infini véritable, grâce à la plus rare des vertus modernes : l'humilité. L'humilité est la vérité sur nous-mêmes. Un homme d'un mètre quatre-vingts qui dit « Je n'ai qu'un mètre cinquante» n'est pas humble. Un bon écrivain n'est pas humble s'il affirme : « Je ne suis qu'un gribouilleur. » On ne tient de tels propos que pour provoquer un démenti et recevoir des compliments. Autrement humble est celui qui déclare : « S'il est vrai que j'ai quelque talent, c'est un don de Dieu et je Lui en rends grâce. » Plus la maison est haute, plus les fondements sont profonds ; plus les altitudes morales auxquelles nous aspirons sont élevées, plus grande est l'humilité. Comme le dit saint Jean-Baptiste lorsqu'il vit Nôtre-Seigneur : « Je dois m'abaisser, il doit s'élever. » Les fleurs disparaissent humblement pendant l'hiver pour se réfugier dans les racines maternelles. Mortes aux yeux du monde, elles subsistent sous la terre dans une humble humilité, hors de portée du regard des hommes. Mais parce qu'elles se sont humiliées, elles seront exaltées et glorifiées au printemps suivant. C'est seulement lorsqu'une boîte est vide qu'on peut la remplir ; c'est seulement lorsque le moi est dégonflé que Dieu peut répandre ses bienfaits. Certains sont déjà tellement farcis de leur propre moi qu'il est impossible que l'amour du prochain ou l'amour de Dieu pénètre en eux. Constamment préoccupés de leur personne, ils se font repousser par tout le monde. L'humilité, au contraire, nous rend réceptifs aux dons d'autrui. Vous ne pouvez pas me donner si je ne prends pas. C'est le preneur qui fait le donateur. De même, Dieu doit trouver un preneur avant de se faire dona­teur, et si l'on n'est pas assez humble pour recevoir ses dons, alors on ne reçoit rien.

Un homme possédé du démon fut amené, un jour, à l'un des Pères du Désert. Lorsque le saint eut ordonné au démon de s'enfuir, le démon demanda :

— Quelle différence y a-t-il entre les brebis et les boucs que le Seigneur mettra à sa  droite et à sa gauche, le jour du Jugement dernier ?

— Je suis un de ces boucs, répondit le saint. Le démon dit alors :

— Votre humilité m'oblige à partir. Beaucoup de gens se demandent :

— J'ai peiné pendant des années pour les autres, et même pour Dieu. Qu'est-ce que cela m'a rapporté ? Je continue à n'être rien.

La réponse est qu'ils ont gagné quelque chose : ils ont acquis la conscience de leur propre insignifiance et de grands mérites pour la vie future. Un jour, deux hommes étaient dans une carriole. L'un d'eux dit :

— Il n'y a pas assez de place pour vous sur ce siège.

— Qu'importé, répondit l'autre. Nous nous aime­rons un peu plus l'un l'autre, et il y aura assez de place.

Demandez à un homme : « Êtes-vous un saint ? » S'il répond par l'affirmative, vous pouvez être tout à fait certain qu'il n'en est pas un.

L'homme humble se concentre sur ses propres erreurs et non sur celles des autres ; il ne voit chez son prochain que le bien et la vertu. Il ne porte pas ses fautes derrière, mais devant lui. Les défauts du voisin, il les porte dans un sac sur son dos afin de les ignorer. L'orgueilleux, au contraire, se plaint de tout le monde, et il est convaincu qu'on lui fait du tort, qu'on ne l'apprécie pas à sa valeur. Lorsque l'homme humble est mal traité, il ne se plaint pas ; il sait qu'il est traité mieux qu'il ne le mérite. Du point de vue spirituel, celui qui est fier de son intelligence, de ses talents, de son verbe, et qui n'en rend jamais grâce à Dieu, cet homme-là est un voleur ; il a accepté des dons de Dieu sans reconnaître le Donateur. Les épis de blé qui portent les grains les plus riches sont toujours ceux qui s'inclinent le plus bas. L'homme humble n'est jamais découragé ; en revanche, l'or­gueilleux choit dans le désespoir. L'homme humble conserve la ressource de recourir à Dieu ; l'orgueilleux n'a que son propre moi qui s'est effondré.

En matière d'humilité, une des plus ravissantes prières est celle de saint François : « Seigneur, fais de moi l'instrument de ta paix. Là où il y a de la haine, qu'il y ait de l'amour; là où il y a préjudice, qu'il y ait pardon; là où il y a doute, qu'il y ait foi; là où il y a désespoir, qu'il y ait espérance; là où il y a des ténèbres, qu'il y ait de la lumière; là où il y a de la tristesse, qu'il y ait de la joie. 0 divin Maître, faites que je ne cherche pas tant à être consolé qu'à consoler; à être compris qu'à comprendre; à être aimé qu'à aimer. Car c'est en donnant que nous recevons, en pardonnant que nous sommes pardonnes; en mourant que nous naissons à la Vie Éternelle. »   A suivre…

Extrait de : LE CHEMIN DU BONHEUR  (Mgr fulton J. sheen)

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