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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

16 décembre 2016 5 16 /12 /décembre /2016 10:19

Jésus est la tête de l’Église, la Vierge Marie en est le cou…  

Extrait du : Le Corps Mystique du Christ.  Vol II  Ernest Mura

Marie est notre mère….l'influence de Marie ne peut se limiter à une simple intercession, sans vertu opérante, la ligne continue se trouverait brisée; la grâce, qui de Dieu vient au Christ et du Christ à la Vierge, ne suivrait plus la même direction pour venir de la Vierge jusqu'à nous. Car la prière de Marie, l'intercession qui ne se doublerait pas de vertu opératrice, suivrait un mouvement inverse, allant non plus de la Vierge à nous, mais de la Vierge à Dieu pour en faire descendre la grâce. Mais non, la grâce, nous dit Léon XIII, nous la recevons de Marie, proportionnellement comme Marie la reçoit du Christ.

Dira-t-on que cette médiation opérante de Marie n'est pas contenue dans l'enseignement de l'Écriture ? Que dans la transmission du pouvoir de sanctification, faite aux apô­tres, il n'est nulle part question de Marie ?  La réponse paraît simple : L'Écriture n'exprime pas en propres termes une proposition comme celle-ci : La grâce passe du Christ en Marie pour venir jusqu'à nous, tout comme elle n'énonce nulle part, en termes explicites, cette vérité pourtant défi­nie : Marie a été conçue sans péché. Mais ce qui n'est pas exprimé dans l'Écriture, en formules théologiques, s'y trouve cependant signifié, en termes équivalents.

Quand Dieu dit au Serpent : Inimicitias ponam inter te et mulIerem, il marquait une opposition totale entre le Ser­pent et la Femme ; or la saine exégèse voit dans le Serpent la personne du démon tentateur, et dans la Femme la Bien­heureuse Vierge; par ailleurs, l'opposition totale au démon implique une totale exclusion du péché : et voilà établie, non par déduction proprement dite, mais par simple expli­cation des termes, le dogme de l'Immacu­lée Conception, comme contenue dans la Sainte Écriture. De même, l'influence de Marie dans la transmission de toutes les grâces est implicitement contenue dans plusieurs des passages de l'Écriture Sainte. Elle se trouve dans le texte même du Protévangile (Gen., III, 15), cité à l'ins­tant ; elle se trouve dans la plénitude de grâce saluée par l'ange en Marie (S. Luc, I, 38) ; elle se trouve dans la maternité spiri­tuelle, proclamée par Jésus en croix (S. Jean, xix, 26),

La Genèse, sans qu'on ait à en violenter le texte, implique ce rôle de Dispensatrice des grâces assigné à Marie; la Bien­heureuse Vierge nous y apparaît, unie activement à son di­vin Fils, dans toute l'étendue du triomphe que le Christ remporte sur celui qui perdit notre race. Ce triomphe, c'est la Rédemption plénière ; pas seulement celle de la Croix, où Jésus répare et mérite, mais encore celle qui se poursuit dans l'Église et au ciel, où Jésus réhabilite et sanctifie. « Le Protévangile, écrit à bon droit M. le chanoine Bittremieux, affirme la participation de la Bienheureuse Vierge à la mis­sion du Christ pour l'œuvre entière de notre salut... Ce se­rait ne comprendre qu'à moitié cette oeuvre de la restau­ration accomplie par le Christ que de la restreindre à l'ac­quisition des grâces, et par suite de ne voir, dans le Prot­évangile, l'union de Marie au Christ que pour ce qui re­garde cette même acquisition des grâces. » Sans doute, la nature de cette médiation de Marie, unie à celle de son Fils, n'y est pas exprimée; mais puisqu'elle est parallèle ou subordonnée à celle du Christ, puisque celle du Christ est de l'ordre de la causalité efficiente, l'action de Marie dans l'œuvre du salut, unie intimement à celle de son Fruit, semble bien se trouver dans la ligne de la causalité effi­ciente. Tous les rachetés sont d'ailleurs inclus dans ce Semen mulieris de la célèbre prophétie, et nous apparaissent dès lors comme les fils de Mtorie, la nouvelle Eve.

Le testament de Jésus au Golgotha nous fournit, de ce fait, une nouvelle preuve, pour établir l'action instrumentale de Marie dans la production de la grâce. Cet Ecce Mater tua, si vraiment il signifie, sur les lèvres de Jésus, la maternité spirituelle de la très Sainte Vierge, exprime par là même sa puissance maternelle pour donner la grâce. Les paroles de Dieu sont efficaces; celles de Jésus en Croix, en proclamant Marie Mère des rachetés, réalisaient ce qu'elles signifiaient et la constituaient véritable Mère de nos âmes, c'est-à-dire don­neuse de vie.

D'une manière générale, tous les passages des Saints Livres qui nous renseignent sur la médiation de grâce de la très Sainte Vierge impliquent plutôt une action de la divine Mère sur nos âmes. Si bien que pour restreindre son rôle à une simple intercession, il faudrait apporter des arguments décisifs qu'il serait difficile de trouver.

Ce principe général de l'intervention de Marie dans la transmission des grâces étant une fois bien établi, il n'est pas nécessaire qu'il soit répété, dans l'Écriture, à pro­pos de chaque communication particulière des dons surna­turels. Il en va de ce principe de la médiation mariale comme de celui de la médiation universelle du Christ, de son Humanité Sainte, de sa Passion, etc. Cette médiation fait partie essentielle de l'économie présente; toute grâce de salut, qu'elle nous vienne par le baptême, par l'Eucharis­tie, ou en dehors des sacrements, suit l'ordre établi par la divine Providence; or cet ordre associe universellement la Femme bénie à l'Homme nouveau, faisant d'elle la Mère, Celle qui nous transmet toute vie surnaturelle.

Ce que nous avons dit des textes de l'Écriture vaut pareil­lement de la plupart des passages où les Pères et les Saints parlent en faveur de la médiation mariale. « La plupart des témoignages des Pères, des théologiens et des papes expriment, ou du moins insinuent une causalité de ce genre (par influx physique). La Sainte Vierge est appelée 1' « Aque­duc des grâces divines », le « Cou mystique de l'Église ». Sans doute ces expressions n'ont qu'une portée métaphori­que. Mais c'est par métaphore aussi que le Christ est dit « Tête de l'Église ». Et néanmoins il influe physiquement la grâce dans ses membres. Si c'est à ce titre qu'il est Tête du corps de l'Église, Marie ne sera vraiment le cou que si elle exerce, au-dessous de lui, une causalité vraiment physi­que. »

Ainsi donc, l'union intime qui relie et subordonne la Vierge au Christ dans toute l'œuvre de notre rédemption permet d'appliquer à Marie ce que la théologie thomiste admet depuis longtemps pour le Christ. « Il semble, dit encore le P. Lavaud, que les thomistes, en prenant une conscience de plus en plus claire de ce principe « de la société » de la Mère et du Fils, soient autorisés à faire va­loir, au sujet de la Vierge, en les transposant, les argu­ments de convenance qu'ils développent pour l'Humanité du Sauveur... »

Pareillement l'abbé Derckx, après avoir parlé de l'influx du Christ dans la production de la grâce, ajoute : « De ce point de vue, nous voyons qu'en plus de la coopération de Marie par voie d'intercession, — causalité d'ordre moral, — il faut en admettre encore une autre, une causalité phy­sique subordonnée, transmission maternelle de la grâce, participée du Chef. »

Bien avant lui le Cardinal Lépicier avait déjà écrit dans son traité de Mariologie : « Toutes choses bien pesées, il nous semble préférable de dire que la Très Sainte Vierge, régnant présentement aux cieux, peut être considérée comme une cause instrumentale de la grâce, subordonnée au Christ, agissant conformément aux dispositions de la divine Sa­gesse. Si les Saints, en effet, ont eu le pouvoir de faire des miracles, non seulement par voie d'intercession, mais, comme dit saint Thomas, par puissance, en déférant (aux créatures) le commandement divin, pourquoi douterions-nous qu'un pouvoir semblable ait été accordé à la Mère de Dieu, elle par qui a commencé notre salut ? »

Extrait du : Le Corps Mystique du Christ.  Vol II  Ernest Mura

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