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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

21 février 2016 7 21 /02 /février /2016 12:45

LE « NOTRE PÈRE » est parmi les nombreuses formules de prières que (la vrai) Eglise approuva et qu'elle mit à la disposition des fidèles ; il doit occuper la première place dans notre estime et dans la pratique de notre vie.

L'origine du « Notre Père »

Cette prière est, en effet, d'origine divine : c'est Notre-Seigneur Lui-même qui l'a composée pour ap­prendre à ses apôtres comment prier. Ceux-ci étaient un peu comme nous : négligents à s'acquitter du devoir de la prière. Nôtre-Seigneur avait beau les talonner et leur répéter qu'il faut toujours prier et ne jamais cesser, ceux-ci ou bien faisaient la sourde oreille, ou bien ou­bliaient vite les recommandations de leur Maître.

Un jour que Jésus revenait à la charge en leur di­sant : «Demandez donc: vous ne demandez jamais rien. Priez !», les apôtres tentèrent d'excuser leur négligence en disant: «Seigneur, nous ne savons pas prier; mon­trez-nous comment faire.»

C'est alors qu'il leur enseigna la formule du Pater : prière vraiment divine, chef-d’œuvre incomparable tant par la concision et la simplicité de la formule que par la perfection des actes qu'elle contient.

Le chef-d’œuvre du « Notre Père »

Pour bien comprendre la vérité de cette assertion, il faut se rappeler que l'acte le plus parfait que puisse faire un être doué d'intelligence et de liberté, c'est l'acte de charité par lequel on aime Dieu pour Lui-même ou bien le prochain pour l'amour de Dieu. Cet acte est aussi éminemment salutaire, puisqu'il a la vertu de remettre automatiquement en état de grâce celui qui est coupable de péché mortel.

Il s'agit évidemment ici de la charité parfaite, c'est-à-dire de l'amour de bienveillance par lequel on veut du bien à celui qu'on aime. En ce qui concerne Dieu, nous ne pouvons pas, à proprement parler, lui faire du bien, puisqu'il est infini et que l'infini ne peut ni aug­menter ni diminuer en lui-même. Il n'en est pas de même de sa gloire extérieure qui est susceptible de recevoir des accroissements. Nous pouvons donc aimer Dieu de la charité parfaite en voulant qu'il soit glorifié par l'amour, par la louange, par l'adoration et par la soumission de tous les hommes à son adorable volonté, maintenant et dans l'éternité.

A l'égard des hommes, la charité parfaite nous com­mande de leur vouloir le plus grand de tous les biens : le bonheur éternel et les moyens d'y parvenir, c'est-à-dire le pardon des péchés, la grâce sanctifiante et la préservation du mal de l'enfer.

Ajoutons enfin que l'acte de charité du prochain a la même vertu que l'amour de Dieu; il nous obtient le pardon des péchés avant même l'absolution et, si nous avons le bonheur d'être déjà en état de grâce, il nous mérite un degré nouveau de grâce et de bonheur éternel.

Grâce à ces remarques préliminaires, il nous sera facile d'apprécier à sa juste valeur la prière qu'un Dieu a bien voulu nous composer pour nous enseigner à prier.

• « Notre Père qui êtes aux cieux »

Dans ces premiers mots, Notre-Seigneur nous ap­prend que nous devons nous adresser à Dieu avec la

confiance et l'amour d'un enfant envers un Père infini­ment bon et puissant.

C'est dans cette disposition d'âme que Nôtre-Seigneur nous fait ensuite formuler trois désirs qui seront trois actes d'amour parfait envers Dieu et quatre demandes qui sont autant d'actes de charité parfaite à l'égard du prochain. On peut facilement s'en rendre compte en parcourant le texte de la formule.

Les trois premières demandes

• « Que votre nom soit sanctifié »

Cette expression signifie que nous voulons que Dieu soit glorifié, c'est-à-dire qu'il soit loué, adoré, aimé, obéi, béni par tous les êtres intelligents, maintenant et dans les siècles des siècles. Cette première demande, par laquelle nous désirons la gloire de Dieu et le salut de tous les hommes, est donc un acte d'amour parfait de Dieu et du prochain.

« Que votre règne arrive »

Ces paroles expriment encore le désir de la gloire de Dieu et du salut des âmes. En effet, demander que le règne de Dieu arrive, c'est désirer que Dieu règne sur le monde, d'abord par l'extension et le triomphe de l'Eglise, (par le retour d’exil de SS Paul VI) qui est le royaume de Dieu sur terre; par la grâce sanctifiante dans le cœur de tous les hommes; enfin par le bonheur éternel des élus dans le royaume des cieux.

• « Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel. »

Notre-Seigneur nous fait exprimer ici le désir que tous les hommes soient soumis sur la terre à la sainte et adorable volonté de Dieu, comme les élus le sont dans le ciel. Cette soumission consiste aussi à accepter de la main de Dieu tout ce qu'il nous réserve dans son plan de Providence jusqu'à la mort inclusivement.

Que ce soit là le sens de cette demande, nous en avons la preuve dans le fait que Nôtre-Seigneur a repris la même formule, pour son propre compte, lorsque à la fin de son agonie il a accepté le genre de mort sanglant et douloureux que le Père avait choisi pour son Fils bien-aimé : «Que votre volonté soit faite et non la mienne.»

Or, saint François de Sales affirme que la soumission de notre volonté à l'adorable volonté de Dieu, surtout en ce qui concerne la mort, est un acte de charité par­faite.

Conclusion

Et ainsi se termine la première partie de cette prière merveilleuse et vraiment divine que Notre-Seigneur a bien voulu composer Lui-même pour nous enseigner à prier. Il nous fait faire en quelques secondes trois actes d'amour parfait de Dieu, dont deux au moins sont en même temps des actes de charité parfaite du prochain.

Si nous nous rappelons ce que nous avons dit de la valeur et de l'efficacité de la vertu de charité, il faut avouer qu'il est difficile de condenser en si peu de mots autant d'actes salutaires. (À suivre)

Extrait de : LES PLUS BELLES PRIÈRES. Léon Lebel S. J. (1950)

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