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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

29 décembre 2013 7 29 /12 /décembre /2013 10:15
Baronius rapporte que Julien l’apostat, après son infâme apostasie, conçut une haine si vive contre le Saint Baptême, qu’il cherchait jour et nuit les moyens d’en effacer le caractère sacré.
Il fit, pour cela, préparer un bain de sang de chèvres et se mit dedans, voulant, avec ce sang impur d’une victime consacrée à Vénus, effacer de son âme le caractère sacré du Baptême. Cette conduite vous paraît abominable : mais si Julien avait pu réussir dans son dessein, il est certain qu’il aurait beaucoup moins souffert en enfer.
Pauvres pécheurs, le conseil que je veux vous donner vous paraîtra sans doute étrange; et cependant, à bien y réfléchir, il est au contraire inspiré par une tendre compassion pour vous. Je vous conjure donc à genoux, par le sang de Jésus Christ et par le cœur de Marie, de changer de vie, de vous remettre dans la voie qui conduit au ciel, et de faire tout votre possible pour appartenir au petit nombre des élus.
Si, au lieu de cela, vous voulez continuer à marcher dans la voie qui conduit aux enfers et chercher le moyen d’effacer en vous le baptême. Malheur à vous, si vous emportez en enfer, gravé dans votre âme, le nom sacré de Jésus-Christ et le caractère sacré du chrétien. Votre confusion en sera beaucoup plus grande.
Faites donc ce que je vous conseille : si vous ne voulez pas vous convertir, allez dès aujourd’hui prier votre curé d’effacer votre nom du registre des baptêmes, afin qu’il ne reste plus aucun souvenir que vous ayez jamais été chrétien, suppliez votre ange gardien d’effacer de son livre les grâces, les inspirations et les secours qu’il vous a donnés par l’ordre de Dieu, car malheur à vous s’il se les rappelle. Dites à Notre-Seigneur qu’il reprenne Sa foi, Son baptême, Ses sacrements.
Si vous êtes saisis d’horreur à cette pensée : Jetez-vous donc aux pieds de Jésus-Christ, et dites-Lui, les larmes aux yeux et le cœur contrit : « Seigneur, je confesse que jusqu’ici je n’ai point vécu en chrétien, je ne suis pas digne d’être compté parmi Vos élus, je reconnais que j’ai mérité la damnation, mais Votre miséricorde est si grande : et plein de confiance en Votre grâce, je vous redis que je veux sauver mon âme, dussé-je sacrifier ma fortune, mon honneur, ma vie même, pourvu que je me sauve. Si jusqu’ici j’ai été infidèle, je m’en repens, je déplore, je déteste mon infidélité, je vous en demande humblement pardon. Pardonnez-moi, mon bon Jésus, et fortifiez-moi en même temps, afin que je me sauve. Je ne Vous demande ni les richesses, ni les honneurs, ni la prospérité ; je ne demande qu’une chose, c’est de sauver mon âme ».
Et Vous, ô Jésus ! Qu’en dites-Vous ? Voici la brebis errante qui revient à Vous, ô bon pasteur ; embrassez ce pécheur repentant, bénissez ses larmes et ses soupirs, ou plutôt bénissez ce peuple si bien disposé et qui ne veut plus chercher autre chose que son salut. Prions, mes frères, aux pieds de Notre-Seigneur, disons Lui que nous voulons coûte que coûte, sauver notre âme. Répétons, les larmes aux yeux : « Bon Jésus, je veux sauver mon âme ». O larmes bénies, ô bienheureux soupirs !
Je veux, mes frères, vous renvoyer tous consolés aujourd’hui. Si donc vous me demandez mon sentiment sur le nombre des élus, le voici : Qu’il y ait beaucoup ou peu d’élus, je dis que celui qui veut se sauver se sauve, et que personne ne se perd s’il ne veut se perdre. Et s’il est vrai qu’il en est peu qui se sauvent, c’est qu’il y en a peu qui vivent bien.
Comparez ces deux opinions : la première, qui dit que le plus grand nombre des catholiques sont condamnés; la seconde, qui prétend au contraire que le plus grand nombre des catholiques sont sauvés ; (1) Représentez-vous un ange, envoyé par Dieu pour confirmer la première opinion, vienne vous dire que non seulement la plupart des catholiques sont damnés mais que de toute cette foule ici présente, un seul sera sauvé.
Si vous obéissez aux commandements de Dieu, si vous détestez la corruption de ce siècle, si vous embrassez avec un esprit de pénitence la croix de Jésus-Christ, vous serez ce seul qui se sauvera.
(2) Représentez-vous ensuite que cet ange revienne parmi vous, et que, pour confirmer la seconde opinion, il vous dise que non seulement la plus grande partie des catholiques sont sauvés, mais que de tout cet auditoire une seule personne sera damnée et tous les autres se sauveront. Si vous continuez après cela vos usures, vos vengeances, vos actions criminelles, vos impuretés, vous serez ce seul qui se damnera.
A quoi sert donc de savoir s’il en est peu ou beaucoup qui se sauvent ? « Tâchez de rendre votre élection certaine par vos bonnes œuvres », nous dit saint Pierre. « Si vous voulez, vous vous sauverez », dit saint Thomas d’Aquin à sa sœur, qui lui demandait ce qu’elle devait faire pour aller au ciel. Je vous dis la même chose : et voici comment je prouve mon assertion. Personne ne se damne s’il ne pèche mortellement, c’est de foi ; personne ne pèche mortellement s’il ne le veut, c’est là une proposition théologique incontestable.
Donc, personne ne va en enfer, sauf s’il elle le veut. La conséquence est évidente. Cela ne suffit-il pas pour vous consoler? Pleurez les péchés passés, confessez-vous bien, ne péchez plus à l’avenir, et vous serez tous sauvés.
Pourquoi donc tant se tourmenter, puisqu’il est certain que pour aller en enfer il faut pécher mortellement, que pour pécher mortellement il faut le vouloir, et que par conséquent on ne va en enfer que si on le veut ?
Ce n’est pas là une opinion, mais une vérité incontestable et bien consolante ; que Dieu vous la fasse comprendre et vous bénisse. Amen.
Saint Léonard de Port Maurice (1676-1751)
elogofioupiou.over-blog.com

 

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