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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

23 avril 2012 1 23 /04 /avril /2012 19:47

La Croix reste dans son essence le seul bonheur de l'huma­nité, il est normal que Satan veuille l'abattre…

 

Depuis que Nôtre Seigneur Jésus-Christ s'est élevé vers le Ciel sur la Croix, le globe terrestre est suspendu à ses pieds, l'humanité a été réconciliée avec Dieu. Le monde qui tournait sur lui-même à la recherche de l'homme et trompé par le Démon qui ne voulait que barbarie, a brusquement changé de direction. Arrêté dans sa course sans issue, il a été aspiré dans le plan divin de la Rédemption. Les hommes ont eu une autre vision, non seulement de l'univers, mais de leur état. La joie a envahi leur cœur, ils ont trouvé merveilleuses les lois qui régissent les constellations, aussi bien que celles qui propulsent le flux dans leurs veines. De l'infiniment grand à l'infiniment petit, ils ont compris et admiré l'ordonnancement parfait des choses, ils ont pleuré de reconnaissance et d'amour, ils n'ont eu de cesse de louer Dieu et d'essayer de Lui plaire.

Dès lors, toutes les lois humaines, les institutions empreintes de charité et de justice, sont apparues comme un idéal toujours perfectible rattaché à la Croix. Les mystiques ont expliqué les mystères d'amour découlant des cinq plaies du Christ, les Chevaliers sans peur et sans reproche ont mis leur bravoure au service de la veuve et de l'orphelin, les rois se sont appelés lieutenants du Christ et ont aimé rendre la justice, les saints ont porté les pierres d'un édifice toujours plus beau, les martyrs par leur sang versé ont réaffirmé que tout bonheur, ici-bas et veilleurs, venait du sang de l'Agneau.

Oui, les hommes renaissaient et s'émerveillaient dans la grâce d'un monde toujours meilleur et toujours nouveau, régénéré sans cesse, car leur Rédempteur n'avait pas voulu les quitter après s'être offert une fois pour toutes sur la Croix, mais était resté au milieu d'eux par la Sainte Messe, renouvelant en un mystère incomparable jusqu'à la fin des temps son Sacrifice.

Allez, baptisez toutes les nations !

Désormais, rien ne peut plus arrêter ce déluge d'amour. Pierre dans les catacombes, Paul sur les mers, André sur la roue d'une Croix, Colomb plantant l'emblème du Seigneur sur des rivages inconnus, missionnaires et soldats à la conquête des terres et des âmes lointaines, François Xavier aux Indes et au Japon, partout, dans la clandestinité, dans la magnificence des cathédrales, dans les chapelles ou dans les cases, les hommes vont se rassembler autour de la Croix, s'agenouiller à la Table Sainte. Le Royaume de Jésus va grandir sur la terre.

Ceux qui ne sont pas encore touchés diront, dès l'origine : « Voyez comme ils s'aiment ! », et cet amour les rafraîchira comme une sorte de pluie fine, si bien que, revivifiés malgré eux, ils bénéficieront des retombées de la Grâce.

Sublimité de la foi, Charles de Foucauld, seul dans le désert, le Sacré-Cœur sur la poitrine, fera descendre le Corps du Christ, montrant avec certitude que, même lorsque les missionnaires échoueraient, la Sainte Messe par elle-même pourrait convertir des continents. Qui dira un jour quel miracle nous a préparé cet acte de foi pur et dépouillé, puisé dans l'exemple du Maître qui, abandonné et déserté, ramènera pourtant tous les hommes ?

C'est parce qu'il croyait à la Messe comme unique bien pour les âmes et pour le monde que l'ermite du Hoggar, dans cette solitude où les pierres semblent inutiles, en faisait la pierre d'angle. Et le sable figurait les millions d'âmes qui, un jour, adoreront le Seigneur.

Mais si la Croix reste dans son essence le seul bonheur de l'huma­nité, il est normal que Satan veuille l'abattre et la déraciner à jamais, lui qui n'aspire qu'au malheur des hommes et qui voit sa proie lui échapper. C'est pourquoi, de tout temps, il a multiplié les assauts et les blasphèmes, les hérésies et les schismes. Il a cherché à ôter la joie du cœur des hommes. Il a décuplé les pièges, les occasions de chute, essayé de séduire et d'empoisonner le plus grand nombre, semé la discorde, la haine, le doute, dressé des écrans de fumés, pollué l'environnement de l'âme, crié : « Qu'ils ne s'aiment plus ! », et assiégé la Croix afin de la confisquer, de l'effacer, de faire du Golgotha un crâne chauve comme l'oubli.

Aujourd'hui, plus que jamais, il organise un suprême assaut. Ayant endormi, tué ou mis dans son camp les sentinelles chargées de veiller, il a rampé jusqu'à l'Autel dont il a aussitôt sapé les marches spirituelles afin que l'homme ne s'écrie plus, fou d'amour : « Introïbo ad altare Dei, ad Deum qui laetificat juventutem meam ».

Il a falsifié les textes sacrés, recréé Babel, employé toutes les roueries pour suggérer que l'homme n'est grand que debout, que la main bonne à tout vaut le respect du cœur, que tout est trop beau pour Dieu, qu'il n'est parmi nous que si nous le voulons et que ce Pain n'est que du pain et ce Vin que du vin. Jésus n'est plus l'Emma­nuel, Dieu parmi nous, ni à plus forte raison pour nous et en nous. L'homme retourne à la désespérance. Le globe n'est plus suspendu aux pieds du Sauveur. Satan veut le replacer sur l'orbite où l'on n'a plus rien à contempler.

Détachés de Dieu que vaut l'univers, que valent les institutions, que vaut ce monde d'où l'Amour est absent ? Les rois rendront-ils la justice ? Les chevaliers seront-ils sans peur et sans reproche ? Que deviendront la veuve et l'orphelin ? Les faibles seront-ils protégés ? Les forts seront-ils charitables ? Le patron sera-t-il bon et l'ouvrier sans jalousie ? L'enfant pourra-t-il naître ? La femme saura-t-elle être mère ? Qui sera le frère de qui ? Vers quel idéal tendre ? Qu'un couple, un jour, se soit détourné de Dieu, ah ! Ce fut un grand malheur, mais quel plus grand malheur encore qu'une humanité se détournant de son Rédempteur ! Que voudrait dire ce second refus, ce terrible affront au Créateur ? Un retour pur et simple à l'immonde barbarie ? NON. Un suicide collectif.

Car on peut se poser la question : « Dieu reviendra-t-il jamais ?... »

Alors, vraiment, il n'y a plus qu'une solution pour vivre et revivre : la Croix !

A suivre

Extrait du LE MOYEN DU SALUT, de Claude Mouton et Henri Guillemain. Diffusion de la Pensée Française.

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