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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

3 février 2013 7 03 /02 /février /2013 15:08

 

 

Il faut voir, comme il est important, que les artis­tes restent dans la vérité historique et la vérité dogmati­que, phares de leur sensibilité artistique, dans l'Art sacré.

 

Vérité historique. Le Crucifix doit d'abord être conforme à l'Évangile, quant à la Croix et au Christ sup­plicié.

 

a) La Croix. Une vraie croix, et non pas de légères baguettes ou de simples fils de fer croisés. Pas de ces croix de fantaisie mondaine, dont la forme et la décoration font oublier totalement l'instrument de sup­plice sur lequel le Christ fut immolé. La Croix du Christ comportait deux poutres croisées, pouvant porter son Corps étalé, bois assez large pour qu'on pût y planter les clous du crucifiement, Croix pesante à porter, puisque le Cyrénéen dut aider Jésus tombant écrasé sur le Che­min du Calvaire.

 

b) Le Christ. On doit le représenter souffrant et mourant pour le salut du monde. Les grands maîtres, Giotto, Fra Angelico (souverain modèle), Rembrandt, Van Dyck, Rubens, Vélasquez, nous ont laissé des chefs-d'oeuvre de Crucifix, pas encore dépassés par les mo­dernes, qui montrent le Christ dans les diverses atti­tudes de ses derniers moments en croix : torturé par la souffrance, levant vers le ciel des yeux suppliants, criant sa soif ardente, penchant la tête vers sa Mère et vers son Disciple bien-aimé, ou vers le Bon Larron, lançant son dernier et formidable cri pour remettre son âme entre les mains de son Père céleste, enfin la tête tombante après le dernier soupir... Tout cela est conforme à l'Évangile.

 

Vérité dogmatique. L'artiste doit représenter un HOMME - DIEU : l'Homme souffrant et mourant, mais aussi le Dieu Homme, qui domine la scène du Calvaire de sa Majesté royale. Par son attitude, par l'expression de sa Sainte Face, la divinité de Jésus doit encore resplendir jusque dans la mort. . . Le cadavre suspendu en croix est toujours uni à la divinité du Verbe. Le Crucifix doit donc représenter le Mystère de la Rédemption dans son inté­grité, et non pas un Christ mutilé de sa divinité, ni une Rédemption manquée. Sans doute, David, Isaïe, Jérémie ont prophétisé les humiliations et les souffrances du Messie ; mais leurs descriptions émouvantes se terminent toujours par un chant de victoire, le Seigneur écrasant ses ennemis. Aussi l'Apôtre s'écrie-t-il dans l'Apocalypse (5, 12) : « Il est digne, l'Agneau qui a été immolé, de recevoir puissance, richesse, sagesse, force, honneur, gloire et louange ! »

 

On doit regretter que des artistes s'arrêtent de pré­férence aux textes qui représentent la Victime du Cal­vaire dans toute l'horreur de son supplice. Ils en ou­blient la divinité du Christ, sa Majesté royale, son sa­cerdoce, sa victoire, la promesse de sa résurrection et de son ascension. De tels Crucifix auraient satisfait l'héré­tique Arius (IVe s.) qui niait la divinité du Christ, ou le philosophe moderne Nietzsche (+ 1900) qui procla­mait que Dieu est mort (dans le sens athée).

 

 

Extrait de : La CROIX, étendard du Christ Roi. Chanoine Georges Panneton

                    Édition LE BIEN PUBLIC  (1972)

                    Trois-Rivières, Canada.

 

elogofioupiou.com

 

 

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