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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

16 avril 2014 3 16 /04 /avril /2014 08:32

La Passion fut assurément, très amère et douloureuse pour Jé­sus, d'abord à cause du spectacle des péchés, des crimes sans nombre qui souilleraient la terre et perdraient les âmes, dans tous les siècles. Son coeur en est brisé, et c'est là une des causes de cette sueur de sang qui l'inonde au jardin des Oliviers.

 

Douloureuse mille fois plus que toutes les souffrances endu­rées dans tous les siècles par tous les martyrs. Car Jésus le plus beau, le plus parfait des hommes, l'homme par excellence, était le plus sensible, le plus capable de souffrir dans l'âme et dans le corps, le plus vulnérable sous les coups des injures, des fouets, des soufflets, des marteaux et de cette suite inouïe de tourments qui brisèrent son coeur et lui ôtèrent la vie. Chacun de ces coups est un abîme insondable.

 

Le pain de vie

Mais, ô mystère d'amour ! toutes les souffrances lui sont ren­dues supportables et même délicieuses par la pensée que son corps adorable ainsi broyé, brisé, haché, moulu comme le froment, va devenir notre victime, notre hostie, notre nourriture, notre vie, dans l'Eucharistie.

 

La présence réelle

La Passion fut très pénible à Jésus, à cause des séparations qu'elle lui imposait. Se séparer des personnes tendrement aimées selon Dieu, s'éloigner d'elles ne serait-ce que pour peu de temps, est pénible au coeur noble, au coeur doué de sentiments élevés.

 

Quel coeur ne fut jamais rempli de tendresse à l'égal du coeur de Jésus pour ses apôtres et ses disciples ? Et voilà que la mort va le séparer d'eux. Il sait qu'après sa mort, il quittera la terre, qu'il dira adieu à sa mère bien-aimée, à ses apôtres, à tous ceux qu'il a comblés de ses tendresses.

 

Ah ! Combien son coeur si bon souffre à cette pensée. Je m'en vais, mais consolez-vous; ce ne sera que pour peu de temps; Je vais à mon Père, et je vais vous préparer un trône. Je ne vous laisserai pas orphelins. Je vous en­verrai l'Esprit consolateur.

 

Il les revoit après la résurrection, avec quelle joie, quelles effusions de tendresse ! Mais ce n'est que pour quelques jours. Il faut qu'il disparaisse. Et son coeur saigne. Où trouvera-t-il une suprême consolation ? Dans l'Eucharistie. Je suis avec vous jusqu'à la fin des siècles. Il pense au pouvoir qu'il a donné à ses prêtres de renouveler sa présence : Faites ceci en mémoire de moi.

 

Le sacrement d'amour

Ce qui contribua encore à rendre plus pénible et très amère la Passion de Jésus, ce qui le réduisit à l'agonie au jardin des Oliviers, ce fut la haine et l'ingratitude de ses contemporains et de tous ceux qui dans la suite des siècles se tourneraient contre lui et même se serviraient de ses bienfaits, de son sang, de ses sacrements pour l'outrager, le trahir et perdre les âmes qu'il venait sauver.

 

Les prophètes ont annoncé bien souvent cette cause des dou­leurs du divin Sauveur et lui-même a pleuré sur Jérusalem ingrate et perfide et sur toutes les âmes et les nations qui le trahiraient : A quoi bon verser mon sang à la flagellation, au couronnement d'épines, à la croix ? Tout cela sera inutile pour des millions d'âmes, pour tous ces coeurs endurcis qui se moqueront de moi et qu'il me faudra condamner dans un juste châtiment éternel.

 

O mon peuple, que t'ai-je donc fait, en quoi t'ai-je fait de la peine; réponds-moi ? O ingratitude, ô trahison ! Voilà ce qui plonge Jésus dans une tristesse sanglan­te et lui arrache ce cri de détresse sur la croix : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'avez-vous abandonné ? Où donc trouvera-t-il un adoucissement à ses douleurs ? À cette angoisse mortelle ? En­core dans l'Eucharistie. Ah ! Sans doute l'Eucharistie rencon­trera aussi la haine, la profanation, les coeurs endurcis. Mais Jésus sait qu'elle enflammera bien des âmes, et qu'elle répandra sous tous les climats, en tous temps et en tous lieux, un vaste incendie d'amour que la haine, l'indifférence, l'ingratitude ne pourront jamais éteindre. L'Eucharistie fera germer et mûrir dans des millions de coeurs une abondante moisson de vertus, et produira les plus merveilleux effets pour la gloire de Dieu et pour le salut éternel d'une multitude innombrable d'âmes.

 

L'âme fidèle qui vit de la foi comprend ces trois grandes causes des souffrances de Jésus et si, comme son Maître et Sau­veur, elle les éprouve elle-même, elle vient à l'Eucharistie cher­cher un adoucissement aux peines corporelles, aux déchirements des séparations inévitables, à la haine et à l'ingratitude; et com­me Jésus, elle accepte tout avec joie ou avec résignation, pour res­sembler à Celui qui l'a aimée jusqu'à la croix.

 

Le saint sacrifice

L'Eucharistie est aussi un mémorial de la Passion par le fait que Jésus se donne à nous dans la sainte communion, dans son état de victime immolée au saint autel comme sur la croix. A la messe, le glaive des paroles de Jésus, prononcées par le prêtre, im­mole la divine Victime; en la plaçant dans un état de mort appa­rente. Vivante représentation du sacrifice de la croix ! Au Calvaire, le corps de Jésus était suspendu au gibet, et son sang inon­dait la croix et la terre, comme il avait inondé le jardin de l'ago­nie et le prétoire de la flagellation. Ce même sang, les anges le contemplent dans le calice du prêtre et sur la patène du sacrifice. Jetons un regard de foi sur la Victime immolée.                                A.-N. Valiquet, o.m.i.

 

Extrait de : NOURRITURES  spirituelles.  Tome 1  (1956)

 

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