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Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il perd son âme

29 mai 2015 5 29 /05 /mai /2015 11:27

Dieu était profondément oublié et le démon était adoré par­tout sous différentes formes. Ce culte impie s'était affermi pendant une longue suite de siècles ; toutes les passions, auxquelles il était si favorable, lui avait servi d'appui et il semblait qu'on ne devait jamais revenir d'une erreur aussi ancienne, aussi universelle et aussi accréditée. Cependant Dieu avait résolu de détruire l'empire du démon, comme il 'avait promis à Adam, et de rappeler les hommes à la con­naissance de la vérité.

Un aussi grand renouvellement devait être l'ouvrage du Messie, et un des caractères les plus sensibles de sa venue, c'était qu'en éclairant tous les peuples il devait aussi les convertir. Dieu n'avait cessé de faire annoncer cet événe­ment si favorable à la gentilité : tous les prophètes l'avaient vu par une lumière divine et l'avaient prédit en mille manières bien des siècles avant qu'il s'accomplît et dans le temps même où il paraissait incroyable.

Ils ont tous annoncé que le Messie dissiperait les ténè­bres qui couvraient, avant lui, toute la terre ; qu'il éclai­rerait les gentils, qu'il en serait le libérateur aussi bien, que des Juifs et qu'il ne formerait des uns et des autres qu'un seul peuple, adorateur du vrai Dieu. Ces prophètes étaient les avant-coureurs que le grand roi envoyait devant son Fils pour tenir les hommes dans l'attente de son avènement.

Dieu marqua tous les caractères qui devaient se réunir dans la personne du Sauveur. Il fit prédire toutes les cir­constances qui accompagneraient sa naissance, sa vie, sa mort et sa résurrection : l'histoire du Sauveur était déjà faite d'avance quand il vint au monde. David, ce saint roi ins­piré de Dieu, est un de ceux qui en ont parlé le plus claire­ment. Il appelle le Messie son Seigneur et il le reconnaît pour le fils de Dieu ; il prédit que son règne s'étendra sur toutes les nations et n'aura point d'autres bornes que celles de l'univers. Il annonce ses ignominies, sa mort cruelle et le genre de supplice qu'on lui fera souffrir : il voit ses mains est ses pieds percés, son corps violemment suspendu, sa langue abreuvée de fiel et de vinaigre, ses habits partagés et sa robe tirée au sort; mais il annonce en même temps qu'il n'éprouvera point la corruption du tombeau et qu'il en sortira victorieux. Cette prédiction est d'autant plus remarquable qu'elle a été faite plus de mille ans avant son accomplissement.

Isaïe a parlé du Messie avec autant de clarté. Il le voit sortir du sang de Jessé, naître d'une mère vierge ; il l'ap­pelle un enfant admirable, Père du siècle futur, le Prince de la paix : enfin il le nomme Emmanuel, qui veut dire dieu avec nous. Son règne sera éternel dit encore le même prophète ; toutes les nations se prosterneront devant lui ; à sa parole les boiteux seront redressés, les sourds enten­dront, les muets parleront, les aveugles verront, les morts ressusciteront.

Après avoir parlé de la gloire du Messie, il parle de ses humiliations ; il le représente défiguré, mécon­nu, méprisé comme le dernier des hommes ; il l'ap­pelle l'homme de douleurs, chargé d'infirmités, parce qu'il a pris sur lui nos iniquités, qu'il expie par ses souffrances. " On lui crachera au visage, dit-il ; il sera traité comme un criminel, mené au supplice avec des méchants et il se livrera lui-même à la mort et l'endurera aussi paisiblement qu'un agneau." Le Prophète ajoute que par sa mort il deviendra le chef d'une postérité nombreuse et il assure que les gentils accourront de toutes parts à sa suite, tandis que les Juifs, à la réserve d'un petit nombre, seront rejetés à cau­se de leur incrédulité. Que peut-on voir de plus détaillé, si ce n'est l'évangile et l'histoire même du Sauveur ?

Ce pendant cette prédiction a été faite plus de sept cents ans avant la venue de Notre Seigneur.

Les autres Prophètes n'ont pas vu moins clairement le mystère du Messie.

L'un prédit que Bethléem, l'a plus petite ville de Juda, sera illustrée par sa naissance ; un autre assure qu'il sera vendu par un de ses disciples pour trente pièces d'argent et il voit jusqu'au champ du potier à l'achat duquel cet ar­gent sera employé. Le même prophète nous le représente comme un roi, mais un roi pauvre : une ânesse lui servira de monture à son entrée dans Jérusalem.

Le prophète Aggée publie la gloire du second temple, parce que le Messie, le Désiré des nations, le sanctifiera par sa présence.

Le prophète Daniel détermine l'époque précise de sa venue ; pendant que ce prophète est occupé de la captivité de son peuple et des soixante-dix ans qu'elle devait durer, tout à coup il est élevé par l'esprit de Dieu à des pensées plus hautes; il prédit qu'après soixante-dix semaines d'an­nées, c'est-à-dire après quatre cent quatre-vingt-dix ans, arrivera la fin d'une captivité bien plus funeste, dont le genre humain sera affranchi par la mort du Christ, déli­vrance qui consiste dans la rémission des péchés et dans le règne éternel de la justice. Il annonce que dans la dernière semaine le Christ sera mis à mort ; qu'une nouvelle alliance sera confirmée et que les anciens sacrifices seront abolis. « Après la mort du Christ, ajoute le Prophète, il n'y aura plus qu'horreur et confusion; la Cité sainte et le sanctuaire seront détruits; le peuple qui l'aura méconnu ne sera plus son peuple ; on verra l'abomination dans le Temple et une désolation qui n'aura point de terme.»

Enfin Malachie, le dernier des prophètes, prédit qu'à la place des sacrifices anciens une offrande pure sera présen­tée au Seigneur, non plus seulement dans le temple de Jéru­salem, mais en tous lieux depuis l'Orient jusqu'à l'Occident; non plus par les Juifs, mais par les Gentils, parmi lesquels le nom de Dieu sera grand. Ces prophéties sont toutes con­tenues dans les livres saints, dont l'authenticité est attestée par le témoignage non suspect de tout un peuple ; c'est le peuple juif, ennemi déclaré des Chrétiens, qui ne peut s'empêcher de les respecter, quoiqu'il y trouve sa condamnation. C'est de lui que nous les avons reçus et il semble que Dieu ait conservé ce peuple au milieu de la ruine de tous les autres pour le forcer de rendre à ces saints livres un témoi­gnage éclatant et au-dessus de tout soupçon d'infidélité et d'altération.

Pour convaincre l'esprit le plus incrédule sur la divinité de Jésus-Christ et lui prouver que ce divin Sauveur est vé­ritablement le Messie promis par les prophètes, il n'y a plus qu'à comparer les traits qui devaient caractériser le DÉSIRÉ DES NATIONS avec les événements qui ont eu lieu à la venue de Jésus-Christ sur la terre, rapprocher les prédications des faits, tenir d'une main l'Ancien Testament et de l'autre le Nouveau : le tableau sera si exact, qu'il sera impossible de s'y méprendre. D'abord il est constant qu'à l'époque de la naissance de Jésus-Christ, l'attente du Messie était géné­ralement répandue, non seulement dans la Judée, mais encore dans tout l'Orient. C'est un fait attesté par les auteurs païens eux-mêmes. "C'était, dit Suétone, une opinion ancienne et constante dans tout l'Orient, «qu'en ce temps-là des conquérants sortis de la Judée seraient les maîtres du monde. » Tacite rapporte la même chose. " Plusieurs, dit cet historien, étaient persuadés qu'en ce temps-là des hommes sortis de la Judée seraient les maîtres du monde." Cette attente générale était fondée sur la célèbre prophétie de Jacob, qui avait prédit que le Messie viendrait quand les Juifs cesseraient d'être gouvernés par des chefs de la race de Juda ; et sur celle de Daniel, qui avait fixé l'époque de la venue du Messie au terme de qua­tre cent quatre-vingt-dix ans. Les Juifs charnels et les païens prenaient les expressions à la lettre et confondaient l'empire spirituel du Messie avec la domination d'un con­quérant ; mais la prophétie n'est pas moins réelle et les faits attestent que les apôtres, sortis de la Judée, ont soumis les nations à la loi de Jésus-Christ.

L'Évangile nous marque l'accomplissement littéral de toutes les prophéties qui devaient caractériser la venue du Messie : il est né à Bethléem, il a donné une nouvelle loi, il a fait les miracles les plus éclatants, il a sanctifié le Tem­ple par sa présence, il est mort dans les douleurs et les igno­minies de la Croix, il est ressuscité le troisième jour, etc.

Histoire : La connaissance du vrai Dieu se conservait dans le royaume d'Éthiopie ; Candace, qui en était reine du temps des apôtres, envoya un de ses officiers pour offrir ses présents dans le temple de Jérusalem et y adorer le Seigneur. Ce sage ministre, ayant accompli son message, s'en retournait, lisant le prophète Isaïe, lorsque le Seigneur ordonna à saint Philippe, diacre, de courir après lui. L'officier lisait cet endroit du Pro­phète : Il a été mené comme une brebis à la boucherie. "Com­prenez-vous ce que vous lisez ? Lui dit l'homme de Dieu. Et comment le comprendrai-je si personne ne me l'ex­plique ? Lui répondit l'officier. Et ayant engagé Philippe à monter sur son char, il le pria de lui dire si le Prophète parlait de lui-même ou d'un autre. Philippe prit de là occasion de lui annoncer Jésus-Christ et la nécessité du baptême. L'officier crut à la parole du Seigneur, et le char étant parvenu à un en­droit où il y avait de l'eau, il le fit arrêter et demanda ce qui pourrait empêcher qu'il ne fût baptisé. Philippe lui ayant ré­pondu que rien ne l'en empêcherait, s'il croyait de tout son coeur, l'officier fit sa profession de foi en ces termes : Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu. Alors ils descendirent dans l'eau et Philippe le baptisa. Lorsqu'il fut baptisé, Philippe disparut et l'officier continua son chemin, admirant ce qui lui était arrivé et glorifiant le Seigneur pour la grâce qu'il venait de recevoir. On présume, avec raison, que cet officier fit con­naître Jésus-Christ il ceux de sa nation et qu'il en devint ainsi l'apôtre.

Extrait de : NOUVEAU TRAITÉ DES DEVOIRS DU CHRÉTIEN ENVERS DIEU. (1860)

elogofioupiou.over-blog.com

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